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Planète Géo. Le Haut-Karabakh, jardin noir du Caucase

C'est une région du sud Caucase dont on parle peu : le Haut-Karabakh. Ce petit territoire autonome, peuplé majoritairement d’Arméniens, veut s'ouvrir au tourisme.

Article rédigé par franceinfo, Sandrine Marcy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
"Planète Géo" : une photo, un reportage, une carte ou un portrait issus du magazine "Géo". (ARTHUR DEBAT / GETTY IMAGES)

Le Haut-Karabakh a proclamé son indépendance en 1991 mais il n'est pas reconnu par la communauté internationale. Haut Karabakh signifie littéralement « le jardin noir » du Caucase. Pour s’y rendre, il faut partir d’Erevan, la capitale de l’Arménie et suivre l’une des deux routes qui vous mènent dans cette contrée enclavée en Azerbaïdjan.  

Coincé entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan

 Dans le magazine Géo, Patrick BOITET nous raconte son périple à travers ce territoire pas plus grand qu'une région comme l'Ile de France mais qui ne compte que 150.000 habitants. 

Pour y aller, il faut partir d'Erevan, la capitale d'Arménie : deux routes servent de lignes de vie à cette région enchâssée dans les sommets du Caucase.

La route par le Nord inaugurée en 2017, passe par la ville arménienne de Varde­nis. Après avoir longé le lac Sevan. "Passage au col Amour, après trois heures de route depuis Erevan, on atteint l’une des frontières les plus épi­neuses de cette partie du monde… pour atteindre Stepanakert, petite capitale de 50.000 habitants". 

Dans le nord du Haut-Karabakh,en pleine montagne. (YVAN TRAVERT/ GEO)

Une terre de résistance

Sous son aspect bucolique avec ses montagnes, ses vergers et ses monastères, la région enclavée du Caucase du Sud autrefois soviétique, lutte pour son indépendance depuis 27 ans.

Cette région peuplée majoritairement d’Arméniens, chrétiens, appartient toujours à l’Azerbaïdjan, pays à majorité turcophone et chiite. 

Jeunes mariés au pied du monument "Nous sommes nos montagnes". (YVAN TRAVERT/ GEO)

Le Haut-Karabakh était une "région autonome" au sein de la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan  Autoproclamée indépendante à la chute de l’URSS en 1991, elle n’est pas, à ce jour, reconnue par la communauté internationale.

Un cessez-le-feu a été signé en mai 1994 entre l’Azerbaïdjan, l’Arménie et le Haut-Karabakh mais, à ce jour, aucun règlement politique n’a été trouvé. Depuis le cessez-le-feu de 1994, elle est toujours sur le qui-vive le long de la frontière avec l’Azerbaïdjan. en 2017, le Haut-Karabakh s’est rebaptisé république d’Artsakh, nom qui désignait jadis la dixième province du royaume d’Arménie. Volonté de cet Etat de s’arrimer à la "mère patrie" et chargé d’histoire, le coeur de la résistance nationale.

Des paysages bucoliques

"Des montagnes veinées de rivières, qui font du Haut-Karabakh un jardin, c’est vrai, fertile et ensoleillé, où tout pousse en abon­dance, avec des produits meil­leurs qu’en Arménie car ici ils sont bio.

Chaque village des environs possède son tonir, un four en terre cuite, souvent enterré.

Avec ses monastères, la région est aussi un lieu de pèlerinage .

S'ouvrir sur le monde

Aujourd’hui, ce morceau d’Arménie veut donner l’image d’un pays accueillant et développer le tourisme... mais surtout pas le tourisme de masse, avis aux amateur de trekking !

Un jacuzzi naturel, les sources chaudes de Zuar, dans l'ouest de Haut-karabakh. (YVAN TRAVERT/ GEO)

  L’autre idée, c’est de miser sur l’apprentissage du numérique parmi les jeunes ; l’école Tumo installée dans la capitale du Haut-Karabakh  dispense une formation numérique gratuite, pour tous les jeunes.

"La dias­pora arménienne a largement soutenu la reconstruction pendant les années qui ont suivi la guerre, et investit activement dans l’éco­nomie locale. Exemple avec le centre Tumo créé en 2011 à l’initiative de grosses fortunes de la diaspora ; il est dédié à la création numérique pour les 12-18 ans. On vient de loin pour étudier ce modèle (la maire de Paris Anne Hidalgo a inauguré un centre Tumo à Paris)".

La fierté pour cette région autonome : un taux de croissance annuel moyen de 10% au cours de la dernière décennie.

En attendant, le conflit avec l’Azerbaïdjan n’est toujours pas réglé, des accrochages se produisent encore sur la ligne de front séparant ce territoire particulier de l'Azerbaïjan, le blocus économique est de rigueur.

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