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Prenez soin de vous. Cultivez la commensalité

Et maintenant on mange quoi ? Question à la une du dernier numéro du magazine du "Monde", "Sens et Santé". En partenariat avec franceinfo, voici comment remettre du sens dans nos assiettes.

Article rédigé par franceinfo, Edwige Coupez
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une table conviviale, c'est cela la commensalité. (MAXPPP)

Cultivez la commensalité. C'est le fait de partager un repas. Et selon le socio-anthropologue Claude Fischler, expert pour Sens et santé, ce rituel cher aux Français peut être un rempart contre l'obésité. En fait, Il fait le lien entre le temps passé à table et le taux d'obésité. Et il remarque que des pays, comme le Mexique et les États-Unis, où les habitants consacrent le moins de temps au repas sont aussi ceux où l'obésité est la plus forte.

Il y voit l'effet du regard des autres. Qui n'a pas déjà renoncé à prendre un dessert au restaurant pour ne pas être le seul à succomber à la tentation? Quand on mange seul, on a moins de scrupules. Une étude publiée en novembre dernier dans le journal de l'association médicale américaine montre également que dîner en famille permet de mieux manger. Sur les 2 700 jeunes Américains interrogés, les scientifiques ont remarqué que ceux qui dînaient régulièrement avec leurs parents mangeaient plus de fruit et de légumes et moins de fast foods.

La culture de la table en France nous protège de l'obésité

Nous avons donc intérêt à cultiver cette tradition. D'autant que cette dimension de partage et de convivialité est mise à mal par la généralisation du modèle américain où chacun mange ce qu'il veut quand il veut. Nous, Français, sommes toujours ceux qui passent le plus de temps à table. Mais au lieu de consacrer plus d'une heure et demie au déjeuner comme dans les années 90, nous ne prenons plus que 22 minutes en moyenne pour la pause du midi.

Les nutritionnistes sont pourtant unanimes pour dire que plus on mange lentement, moins on mange et moins on grossit. Car le cerveau a alors le temps d'activer la sensation de satiété. On peut même aller encore plus loin dans la prévention de l'obésité en planifiant nos menus à l'avance. Une découverte des chercheurs du programme français NutriNet-Santé, mené sous l'égide du professeur Serge Hercberg. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le nombre de cas d'obésité a triplé dans le monde depuis 1975. Elle touche près de 40% des adultes américains, un peu plus de 15% en France et moins de 10 en Italie. Le pays le moins touché est le Japon avec 3,7%.

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