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Assurance vie ou plan d'épargne retraite ?

Pour préparer leur retraite, de nombreux auditeurs hésitent entre épargner dans le cadre d'un contrat d'assurance vie ou épargner dans le cadre d'un PERP, un plan d'épargne retraite populaire.
Article rédigé par Patrick Lelong
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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Une question revient souvent : pourquoi la plupart des
PERP  rapportent moins que les contrats
d'assurance vie alors que les primes versées 
en assurance vie, tout comme dans un PERP, se font dans un fond en
euros.

Il y a plusieurs raisons à cela. La première c'est que les
fonds en euros des PERP (Plan d'épargne retraite populaire) ont été constitués
après ceux de la plupart des contrats d'assurance vie. Or, ces fonds sont
constitués essentiellement d'obligations d'Etat, dont le rendement passé a été
très rémunérateur, contrairement à aujourd'hui où la rémunération est faible. Deuxième
raison, les frais de gestion sur les PERP sont plus élevés en moyenne que ceux
perçus sur les contrats d'assurance vie. Tout simplement parce que l'épargne
est captive. On peut transférer son PERP en vertu de la loi vers une autre
compagnie d'assurance, mais les frais de transfert rendent l'opération
particulièrement dissuasive, avec souvent 
des pénalités au cours des 10 premières années de souscription. Enfin
troisième raison, comme l'épargne n'est disponible qu'au moment de la retraite,
le moins que l'on puisse dire c'est que cela ne met vraiment pas le gestionnaire
sous pression.

Ce n'est pas le cas de l'assurance vie ?

L'épargne n'est pas captive, donc l'assureur traite mieux
son client. Et cette épargne est disponible à tout moment. Ça change tout.

Comment récupère-t-on son épargne dans un PERP ?

Il faut être en retraite. On sort en rente viagère,
réversible par exemple sur son conjoint avec la possibilité d'une sortie
partielle en capital à hauteur de 20%. C'est une rente qui sera imposée et qui
sera amputée de frais de versement de 3%. C'est ce que l'on appelle des
arrérages. Là encore, on est captif de l'assureur pour ce qui est de
l'évolution de la rente

Que se passe-t-il par exemple en cas de décès de son conjoint ?

Dans ce cas, l'épargne placée dans le PERP devient
immédiatement exigible. Il n'est pas nécessaire d'attendre l'âge de la
retraite. D'autres cas de déblocage existent. Il s'agit, par exemple, d'une
situation de fin de droits en matière de chômage, de surendettement, de
liquidation judiciaire, d'invalidité.

Comment sort-on d'un contrat d'assurance vie ?

Comme on le veut, librement. 
Et quand on le veut. Il n'est pas nécessaire d'attendre l'âge de la
retraite. La sortie se fait soit par des retraits en capital sur l'épargne (on
parle de rachats partiels), soit en annuités certaines (une rente sur un
certain nombre d'années). Ou encore comme pour le PERP en rente viagère. Mais
la rente sera moins taxée que celle du PERP. Ces détails font le charme de la
fiscalité française.

Pourquoi ?

Quand on souscrit un PERP on bénéficie d'un avantage fiscal
à l'entrée. Une réduction d'impôt de 10%
du revenu net d'activité professionnelle. Avec un plafond de 30.032 euros
pour 2014. Vous financez donc une partie de votre retraite complémentaire avec
un coup de pouce des impôts. Il n'y a pas d'avantage fiscal à la sortie. C'est
imposé comme un revenu d'activité. Quand on souscrit une assurance vie on n'a
pas d'avantage fiscal à l'entrée mais des avantages spécifiques à la sortie
(diminution des droits de succession par exemple)

Il faut épargner beaucoup pour se concocter une rente par exemple
de 1.000 euros par mois ?

Oui. Pour disposer d'une rente de 1.000 euros chaque
mois à 65 ans, il faut avoir mis de côté un capital et des intérêts de
250.000 euros. Pour constituer 250.000 euros par les seuls revenus de
son travail, il faut s'y prendre très tôt, bien évidement.

Alors que privilégier : PERP ou assurance vie ?

Quand on est très imposé et au-delà d'un taux de 30%, le
PERP permet d'utiliser l'économie d'impôts pour la placer dans un PERP. C'est
une aide non négligeable. Mais le complément de retraite n'a vraiment de sens
que pour ceux comme les salariés du secteur privé ou les professions non
salariées qui auront une forte baisse de leurs revenus au moment de la
retraite. Plus généralement, l'assurance vie permet de tout faire avec toute la
liberté nécessaire. C'est pour cela que l'on appelle l'assurance vie "le
couteau suisse de l'épargne". 

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