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Baisse du taux directeur de la BCE : aux banques de jouer le jeu !

Que va changer la baisse du principal taux directeur de la BCE qui vient d’être décidée jeudi dernier, et du coût des dépôts des banques auprès de cette même banque centrale ? Réponse de Patrick Lelong, notre spécialiste Argent, placement et patrimoine.
Article rédigé par Patrick Lelong
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Maxppp)

La BCE vient de baisser son principal taux directeur. Les particuliers et  les entreprises peuvent  maintenant se procurer de l’argent moins cher. C‘est donc un signal en direction des entreprises et des particuliers pour accéder davantage au crédit.

Pour quelles raisons ?

Il n’y a pas de risque d’inflation pour le moment. On est même dans une situation contraire. Et la  croissance reste très faible en Europe. Baisser le prix de l’argent, c’est donner un outil pour encourager la croissance. C’est donc une mesure de relance.

Mais pourquoi pénaliser les dépôts auprès de la Banque centrale ?

Il s’agit d’une pénalité ou plus exactement d’un coût de 0,10% pour les dépôts. Jusqu’à présent, les banques apportaient des actifs à la BCE pour disposer de lignes de crédit, à bon marché. Mais au lieu de prêter, elles en conservaient une partie pour renforcer leurs fonds propres. Ce n’est pas blâmable car la législation européenne oblige les banques à disposer de fonds propres de plus en plus importants pour éviter qu’une faillite engendre une crise financière de grande envergure.

Avec cette mesure, les banques sont encouragées à prêter, plus qu’à placer. Cela ne signifie pas qu’elles le feront pour autant. De telles mesures ont déjà été prises dans le passé. On pense au Japon ou encore au Danemark. Elles n’ont pas rencontré le succès escompté.

Mais cela a un côté positif ?

Oui, en particulier pour les pays du sud de l’Europe comme l’Italie ou l’Espagne. Là-bas, les PME ont  besoin de crédit et le crédit est trop cher. En France, les PME ont aussi besoin de crédit mais le coût du crédit est plus faible.

Pour  la BCE, il s’agit de lutter contre un risque de retour à la récession et pis, la déflation. Autant on sait lutter contre l’inflation, autant cela reste très difficile de lutter contre la déflation. Les conséquences sont dramatiques. Les prix baissent, les entreprises ne peuvent pas reconstituer leurs marges, elles investissent moins et elles embauchent moins. C’est un cercle infernal.

Mais il y a aussi des placements gagnants, des opportunités pour  les épargnants...

Oui, les placements perdants, vous l’avez compris, sont ceux basés sur des dépôts (les Livrets par exemple) et les dettes (les obligations) mais les gagnants, ce sont les actions. Car les entreprises disposent de plus d’argent à meilleur marché. Elles peuvent donc investir davantage.

Cela dit, rappelons quand même que les actions présentent un fort potentiel de gain mais elles font prendre des risques, ceux  du marché.  La perfection n’est pas de ce monde.

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