Cet article date de plus de douze ans.

Les rendements des contrats d'assurance vie

Jean Manuel voudrait savoir pourquoi les rendements des contrats d’assurance vie sont en baisse en 2011 par rapport à 2010. Et si cette baisse va continuer en 2012.
Article rédigé par Patrick Lelong
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Franceinfo (Franceinfo)

Effectivement les contrats d’assurance vie ont des
rendements en baisse. Il existe deux catégories de
supports. D’une part les fonds en euros et d’autres parts les unités de
comptes. Les fonds en euros sont essentiellement composés d’obligations,
autrement dit de dettes. La plupart du temps, il s’agit des dettes souveraines,
en France c’est souvent l’OAT- sorte de gros bons du Trésor- à 10 ans qui est
achetée par les assureurs. Mais ils achètent aussi des obligations émises par
les entreprises ce que l’on nomme les "corporate" en quantité
généralement moindre.

Dans les fonds en euros, il y a des obligations à hauteur de 85% du montant des primes versées, parfois
davantage. Et le rendement des obligations est un élément clef de la
rémunération des fonds en euros. A titre d’exemple, l’OAT à 10 ans
s’établissait à 2,70% au 2 mars 2012 contre 3,40% en début d’année.

Ce n’est pas le seul élément. Les assureurs conservent les
obligations jusqu’à leur échéance de remboursement et quand elles ont été
souscrites à une époque où les taux étaient avantageux, tout le monde en
profite quand on casse la tirelire. C’est le principe de la mutualisation.

Mais ces obligations anciennes et lucratives disparaissent
au fur et à mesure des ans et que le
trésor des assureurs s’épuise. Donc, on doit s’attendre à une baisse des rendements des
fonds en euros en 2012, sauf à choisir des
obligations risquées. Or, dans un fonds en euros le capital est garanti par
l’assureur qui doit restituer au moins le versement de son client moins les
frais. Et puis, il y a moins de plus
values latentes à distribuer car moins d’obligations anciennes en portefeuille.
Mais contrairement à une idée reçue, on ne peut pas perdre d’argent en plaçant
ses primes dans le fonds en euros d’un contrat d’assurance vie sauf si les
rendements étaient inférieurs à l’inflation. Ce qui n’est pas à l’ordre du jour
aujourd’hui. 

Les unités de compte sont des fonds composés souvent d’actions et de mélange
entre différents produits boursiers avec parfois de l’immobilier. On les
retrouve sous la forme de sicav et de fonds communs de placements. La
différence avec les fonds en euros vient de ce que c’est le souscripteur qui
prend le risque de son investissement. S’il gagne tant mieux, s’il perd tant
pis. La plupart des fonds ont subi les baisses importantes des Bourses et les
souscripteurs ont souvent engrangé des pertes.

Donc souvent de lourdes pertes en 2011. Alors pour 2012,
tout dépendra des performances de la Bourse. La situation de la Grèce est en
voie d’amélioration. Reste la gouvernance de la zone euros, et les profits des
entreprises.

L’assurance vie reste un bon placement mais il faut cesser de l’utiliser avec une optique de
court terme comme s’il s’agissait d’un Livret 
d’épargne. C’est un placement à long terme, sur au moins huit ans. La
performance d’une année n’est le plus important. Le plus important c’est la
constitution d’une épargne longue. Et la performance une moyenne sur au moins huit
ans. On peut ainsi utiliser la Bourse intelligemment et non sous la forme
d’allers/ retours avec de nombreuses chances de se tromper et de prendre les
marchés à contre sens. Il faut placer ses gains dans les fonds en euros pour
les rendre définitifs. On peut bien évidement utiliser l’assurance vie comme
complément de retraite ou comme outil de transmission de patrimoine. Et
ponctuellement, puiser dans son contrat sous forme de rachat quand le besoin
s’en fait sentir et faire des versements quand on dispose de fonds sans
utilisations précises.

Peut-on, aujourd’hui accepter ou renoncer un héritage ?

Les héritiers disposent d’un délai de 10 ans contre 30
auparavant pour se décider. Il faut savoir que l’acceptation pure et simple de
l’héritage présentait quelques dangers car
l’héritier était tenu de régler les
dettes du défunt alors même qu’il en ignorait l’existence. Le simple fait d’accomplir des actes
nécessaires à la conservation et à l’administration de la succession emportait
juridiquement son acceptation.

Aujourd’hui, passer
de tels actes n’implique plus que l’héritier accepte purement et simplement la
succession. Même quand on a accepté la succession, on peut être dispensé du
paiement d’une dette dont on ignorait vraiment l’existence.

Mais la renonciation à
l’héritage ne décharge pas les héritiers du paiement des frais funéraires. La
loi les oblige à les acquitter. Enfin, pour éviter qu’un héritier retarde le
moment où il acceptera la succession, la loi donne 4 mois à un créancier à
compter du décès de son débiteur pour obliger l’héritier à accepter ou refuser
la succession dévolue à son profit. L’intéressé dispose alors de deux mois (sauf
si le tribunal lui accorde un délai supplémentaire) pour prendre sa décision.
Passé ce laps de temps et en l’absence de réponse négative, il sera considéré
comme ayant accepté purement et simplement la succession.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.