Inceste : "C’est une problématique qu’il faut faire entrer dans tous les foyers, et par n’importe quel biais", estime l’humoriste Norma

Pour l’humoriste Norma, "il faut faire entrer [cette problématique] dans tous les foyers, et par n’importe quel biais". Elle-même victime d’inceste, elle se livre dans un documentaire, Un silence si bruyant, et sur scène. "Je pense qu’il est temps de dire les vraies choses, et ce que traversent vraiment les enfants", tranche-t-elle. 

L’humoriste a été violée par son grand-père par alliance dès l’âge de trois ans, jusqu’à l’âge de 12 ans. Alors qu’elle se confie à sa grand-mère, cette dernière la gifle. "C’est pour ça qu’il est si difficile de faire sortir la parole du foyer. C’est qu’il y a quelqu’un au milieu qui chapeaute tout le monde et fait en sorte que tout le monde se taise", dit-elle. 

"Toutes les familles sont touchées"

Dans un rapport, la CIIVISE, une commission indépendante, explique que la façon dont un enfant victime d’inceste sexuel va être écouté, cru, protégé, a un impact sur les troubles qu’ils l’affecteront toute sa vie. Cette commission vise de fait "à mieux comprendre les victimes, mesurer le phénomène et mieux comprendre l’impact sur les victimes", explique la ministre secrétaire d’État chargée de l’Enfance, Charlotte Caubel. 

"Toutes les familles sont touchées. Le nombre est absolument astronomique", poursuit-elle. En effet, 160 000 enfants par an sont victimes, soit "un toutes les trois minutes", précise Charlotte Caubel, qui rappelle que "la non-banalisation est totalement essentielle". "Il faut mesurer ce que ça fait dans l’âme des enfants, et dans l’âme des enfants qui sont devenus adultes", dit encore la ministre secrétaire d’État chargée de l’Enfance.