Si j'étais... Rachida Dati
Après les nouvelles révélations du Canard enchaîné concernant François Fillon, Karl Zéro s'imagine dans la peau de l'une de ses rivales de toujours, Rachida Dati.
Si j’étais Rachida Dati, je serais ce matin de retour en gloire sur franceinfo, après, c’est vrai, une petite dizaine de jours au vert. D’aucuns se sont étonnés de ce silence qui hurle. Les mêmes qui me reprochaient il n’y pas si longtemps de parler à tort et à travers, de poster des tweets pour dire n’importe quoi afin d’exister… Mais là, je le sens, quelque chose me dit qu’ils écoutent, qu’ils boivent mes paroles."Pourquoi ce long silence, Rachida ? Reviens, Rachida !"
Eh bien, je fais durer le suspense… Il y a la vie politique, bien sûr, et vous savez à quel point elle compte pour moi. J’ai été garde des Sceaux, moi qui jusqu’à 15 ans croyait que ça voulait dire pompiste. Oui, vous parlez à une ancienne ministre d’État, qui aime son pays plus que tout au monde, mais qui sait que parfois il faut savoir prendre du champ, prendre le large, voire la poudre d’escampette…Afin de se retrouver soi-même, de faire le point, loin de ces hordes de journalistes à l’affût de petites phrases bien balancées dont j’ai le secret. Des exemples ?
Des tweets prémonitoires
Déjà, en avril 2015, je twittais: "Sarkozy ? Il va droit dans le mur". Et qui est-ce qu’avait raison? J’ai la prescience de ces trucs-là, moi. Il y a 10 jours, j’avais juste remplacé un mot dans Le Parisien : "Fillon ? Il va droit dans le mur !". Je suis un peu voyante extra-lucide aussi. En juillet 2014, prémonitoire, je twittais : "L’habit ne fait pas le moine ! Il faut que François Fillon soit transparent sur ses frais et ses collaborateurs". Il aurait dû m’écouter…Plus récemment, c’est dans l’Express, je disais : "J’étais avec Fillon en Russie lorsqu’il a fait une conférence. Il s’est fait payer par les Russes." Le montant sera dans le Canard enchaîné la semaine prochaine. Mais je fais aussi des tweets plus politiques, rassurez-vous. Le 18 janvier, j’écrivais : "Merci à nos boulangers et pâtissiers du VIIe arrondissement pour leur galette offerte aux habitants".
Fuites et "off"
Si j’étais Rachida Dati, la dernière fois que je me serais exprimé publiquement, c’est curieux, c’était sur franceinfo. Juste après que M.Fillon ait offert sur un plateau d’argent à Mme Kosciusko-Morizet la circonscription parisienne (et imperdable) qui m’était destinée. J’avais été franche, directe, comme toujours, j’avais dit à votre antenne, je me cite de mémoire hein : "Tu vas voir comment je vais te le défoncer, le Fillon, je vais lui apprendre le caniveau, il ne perd rien pour attendre, je vais me l’étriper, le lascar !". Euh, non, ça c’est que j’ai dit juste après, en off. Mais peu importe, l’idée était la même...
Faire sentir au croque-mort de Sablé-sur-Sarthe que la Rachida, c’est pas une marque de vélo, t’as vu ou quoi, et que sa campagne j’allais la lui pourrir grave. Sans déconner ! Me laisser végéter cinq ans de plus à Strasbourg…Déjà en 2009, piégée par un micro-cravate mal éteint alors que j’étais au téléphone, j’avais poussé un cri d’alarme : "Je suis au Parlement Européen. Je n’en peux plus, je n’en peux plus ! Je pense qu’il va y avoir un drame avant que je finisse mon mandat… Allô quoi !".
L'aveu
Six ans plus tard, que voulez-vous, le drame est arrivé. Mais venons-en aux faits ! Est-ce moi, Rachida, qui ait balancé au Canard les infos ignobles concernant les émoluments astronomiques de Pénélope Fillon ? Tatata…Oui ! Mais problème : ils les avaient déjà ! Sarko leur avait fournis, Juppé aussi, la gauche aussi, sans parler des Le Pen !
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