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T'as vu l'info ? Les mots au Kärcher

L'entreprise allemande a envoyé vendredi 14 octobre une lettre recommandée aux candidats déclarés à la présidentielle de l'an prochain. Elle stipule qu'il ne faut plus utiliser son nom pour définir une ligne d'action politique qui porte donc atteinte à son image. Guy Birenbaum nettoie cette info.

Article rédigé par franceinfo, Guy Birenbaum
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Stand Kärcher au salon des maires, le 27 novembre 2014. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

La filiale française de la marque allemande Kärcher a écrit à plusieurs candidats à la présidentielle  pour leur demander de ne plus utiliser le mot  "Kärcher". Ça n’a pas empêché Nicolas Sarkozy d’utiliser  "Kärcher" hier matin sur France Inter en évoquant la campagne de 2007. En tous cas, je comprends la démarche de Kärcher mais il faut aller plus loin ! Les politiques ont tous tendance à utiliser des mots, et pas que des noms de marques, à tort et à travers. Il faudrait donc que la grande gardienne des mots, l’Académie française, se mette au boulot. Je tiens à la disposition de l’Académie une liste de mots que les candidats ne devraient plus utiliser, sous peine d’une lourde sanction financière.

Le premier "bobo" a plus d'un siècle

Tenez prenez  "bobo" , ces "bourgeois-bohèmes" que la droite et le Front national vomissent. On lit souvent que "bobo" serait apparu, en 2000, dans le livre du journaliste américain David Brooks  "Bobos in paradise". Sauf que dans  "Bel-Ami", de Maupassant, publié en 1885, il y a déjà une  "Petite bourgeoise bohème". Elle s’appelait Clotilde de Marelle. Foutez-lui tous la paix à Clotilde ! Ou alors que les anti-Bobos primaires (oui j’ai dit primaires…) versent des droits aux héritiers de Maupassant. Il faudrait aussi qu’on oublié "l’Identité". Qu’elle soit heureuse ou pas, madame  "l’identité" , sonne désormais comme un gros mot. On l’interdit ! Alors, c’est plus anecdotique, mais les  "œufs frais" demandent à Nicolas Sarkozy de ne plus leur casser les… coquilles et de les laisser maturer pépouze à la ferme. Pareillement, mademoiselle "l’inversion", cette coquine, supplie François Hollande de ne plus jamais prétendre qu’il va inverser la courbe de quoi que ce soit. J’en termine en revenant à une marque.  "Président", bien connue de nos services pour ses beurres et ses camemberts. "Président" en a ras le bol (de lait) que son appellation soit de moins en moins contrôlée tous les cinq ans

Le dicton du jour :

 A la Saint René  par les politiques, les mots n’en peuvent plus d’être galvaudés 


Les mots au Kärcher par franceinfo

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