"Il n'y a que le temps qui guérira cette plaie" : Anne-Cécile Ciofani et l'équipe de France de rugby se remettent difficilement de leur déception

Tous les jours dans T’O Jeux, Théo Curin nous fait vivre les Jeux olympiques de Paris 2024 à travers le regard d’un invité, acteur de l’événement. Vendredi 9 août, Anne-Cécile Ciofani, joueuse de l'équipe de France de rugby à 7.
Article rédigé par Théo Curin - Etienne Présumey
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Anne-Cécile Ciofani après la victoire de la France contre la Chine le 30 juillet 2024. (LECOCQ CEDRIC / KMSP)

Anne-Cécile Ciofani est joueuse de rugby à 7 pour l'équipe de France. Elle a remporté la médaille d'argent en 2021 à Tokyo et cette année, la France s'est malheureusement classée à la cinquième place, alors qu'elle visait l'or. Quelques jours après, la déception s'est un peu atténuée, mais elle est encore très présente. "On est stimulé pendant les Jeux et il se passe toujours quelque chose, mais c'est vrai que le soir, quand tu te sens un peu plus calme, tu es replongée dans ce cauchemar, dit-elle. Il n'y a que le temps qui guérira cette plaie."

L'équipe de France a perdu son quart de finale contre le Canada, le lundi 29 juillet 2024. Dès le lendemain, il a fallu se remobiliser pour jouer des matchs de classement, ce qui n'a pas été facile pour Anne-Cécile Ciofani et l'équipe de France. "Ça a été vraiment terrible, chacune a digéré la défaite dans son coin, explique-t-elle. On s'est accordé la soirée pour se laisser le droit de pleurer, le droit de ne pas se parler, sans se rejeter la faute les unes sur les autres. Le lendemain, on s'est remobilisé, mais clairement ça a été très dur. Je crois qu'on était toutes en pleurs à l'échauffement, on est rentré sur le terrain en pleurs. Clairement, c'est la force du public, la force de l'événement et l'impact qu'on peut avoir sur notre sport qui nous a fait nous remobiliser. Mais sans tout ça, je ne sais pas où on aurait fini, on avait qu'une envie, c'était de rentrer chez nous. C'est vraiment le public qui nous a donné la force de bien finir."

"C’est comme si mon corps se remplissait d'une onde hyper positive"

Anne-Cécile Ciofani

franceinfo

La puissance du Stade de France

Les matchs de rugby à 7 avaient lieu au Stade de France, une enceinte mythique pour le sport français, qui a joué son rôle dans le soutien des Bleues. "C’est comme si mon corps se remplissait d'une onde hyper positive, décrit Anne-Cécile Ciofani. En fait, il y a eu en nous une vague de puissance qui te prend parce qu’il y a une résonance particulière dans ce stade-là. Quand l'équipe de France rentre sur le terrain et que tout le Stade de France est en folie, ça te prend aux tripes, c'est impressionnant. Tu as le ballon en main et toute la foule crie, quand tu es en défense, tout le monde te pousse aussi, c'est incroyable."

Le rugby à 7 féminin n'est pas le sport le plus médiatisé en France, mais le fait d'avoir les Jeux à la maison permet de le démocratiser et de susciter des vocations. "On espérait avoir une médaille, pour aider justement un petit peu à cette démocratisation, explique Anne-Cécile Ciofani. Mais finalement, le fait d'avoir autant de visibilité et d'avoir rempli ce stade, je pense que ça aide énormément notre sport. Ce n'est pas facile de nous suivre dans notre circuit classique étant donné qu'on joue à l'étranger, donc avec le décalage horaire ce n’est pas évident. Mais même si les gens ne suivent pas les matchs au jour le jour, j'espère qu'ils auront envie de nous soutenir et de suivre nos résultats après ce qui vient de se passer. Je ne suis peut-être pas objective, mais j'ai l'impression, en tout cas des retours qu'on a eus, que c'est que c'est simple à comprendre."

Les Jeux de Paris sont désormais presque terminés, et même si cela va permettre à Anne-Cécile Ciofani de se reposer, elle attend avec impatience les Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre. "J'ai découvert énormément de sports après Tokyo et j'ai trop hâte de pouvoir aller voir des épreuves si j'en ai l'occasion."

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