"J'espère qu'elle sera la reine de Versailles" : Valentin Belaud sera de tout cœur avec sa compagne, la pentathlète Elodie Clouvel

Tous les jours dans T’O Jeux, Théo Curin nous fait vivre les Jeux olympiques de Paris 2024 à travers le regard d’un invité, acteur de l’événement. Jeudi 8 août, Valentin Belaud, pentathlète, non sélectionné pour les Jeux, mais qui s'est transformé en premier supporter de sa compagne, Elodie Clouvel.
Article rédigé par Théo Curin - Etienne Présumey
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Valentin Belaud aux côtés d'Elodie Clouvel, lors de la cérémonie de clôture des Jeux de Tokyo, en 2021. (HERVIO JEAN-MARIE / KMSP)

Valentin Belaud est un athlète spécialisé dans le pentathlon moderne. Il a participé à deux olympiades et possède deux titres de champion du monde. Malheureusement, il n'a pas été sélectionné pour les Jeux de Paris, mais il a décidé de se concentrer sur l'entraînement de sa compagne Elodie Clouvel, elle aussi pentathlète.

Alors que les épreuves de pentathlon moderne commencent jeudi 8 août, Valentin Belaud arrive tout de même à profiter de l'ambiance. "Avec la ferveur qu'il y a à Paris et avec toutes les médailles, on est un peu obligé. Après, moi, j'ai appris début juillet, que je n'étais pas qualifié, raconte-t-il. Ça a vraiment été dur et je suis toujours en train de digérer. Ce qui m'a tout de suite fait la bascule, c'est d'accompagner Elodie parce que notre projet, on l'a monté à deux au mois d'octobre dernier. Et en fait, je me rends compte que quand on était à deux à l'entraînement, on ne pouvait pas gérer plein de petits à côté et encore plus avec les jeux à domicile. Et là, aujourd'hui, pouvoir le faire pour essayer d'optimiser sa préparation, c'est une vraie fierté."

Un moment fort pour le couple

Valentin Belaud partage sa vie avec Elodie Clouvel, elle aussi pentathlète et détentrice d'une médaille d'argent olympique à Rio en 2016. Quelques jours, avant le début de ses épreuves, elle est partie pour le village olympique et quelques larmes ont été versées lorsqu'elle est montée dans le bus depuis l'INSEP. "C'était un moment chargé d'émotion parce qu'on a fait toute la préparation terminale ensemble. On s'est entraîné, je l'ai poussée dans ses retranchements pour vraiment qu'elle aille chercher au plus loin dans sa préparation, dit-il. Mais ce moment est assez symbolique parce que j'ai vu aussi les athlètes hommes monter dans le bus et je m'étais préparé à monter dans ce bus, et là, je vois tout le monde partir. Et du coup, avec Elodie, on s'est regardé, il n'y a pas eu besoin d'un seul mot, les yeux étaient humides. Mais comme je lui ai dit, elle ne part pas à la guerre, il n'y a rien de grave, c'est que de la magie en fait. Et voilà, ça bascule assez vite, donc j'ai pas mal de choses à faire et je fais en sorte en ce moment de m'occuper un maximum."

Pendant ces dernières semaines d'entraînement, Valentin Belaud a donc décidé d'accompagner Elodie Clouvel et il a adapté ses séances pour elle. "On choisissait les scénarios ensemble en imaginant que je suis une adversaire qui part derrière elle ou devant elle, explique-t-il. Et à d'autres moments, sur des grosses séances de course où là, on va chercher l'effort jusqu'au bout, j'étais plutôt juste à côté. Puis des fois, quand elle râlait, je voyais que ça lui faisait du bien aussi de lâcher ses émotions et tu sers aussi de tampons dans ces moments-là."

La dernière de l'équitation dans le pentathlon

Le pentathlon moderne a connu quelques scandales, notamment lors des Jeux de Tokyo, où une entraîneure a été exclue de la compétition après avoir violemment frappé un cheval. L'épreuve de pentathlon des Jeux de Paris sera la dernière avec l'équitation au programme. "La bascule va se faire sur une épreuve d'obstacle, un peu à l'image de Ninja Warrior. On a une ligne avec six obstacles, une rampe à la fin avec un buzzer. On part en face-à-face avec un adversaire et le but, c'est d'arriver le plus vite possible au buzzer," détaille Valentin Belaud.

Ce changement arrive pour plusieurs raisons, comme il l'explique. "L'équitation, ça reste une épreuve très difficile. On tire au sort, un cheval 20 minutes avant une épreuve et on part sur un parcours de saut d'obstacles à 1m20. Même quand on discute avec des cavaliers olympiques, ils nous disent que c'est imprévisible. Ensuite, il y a le côté universalité aussi des Jeux olympiques. Le but, c'est que le maximum de nations soient représentées aux Jeux olympiques et il y a des nations qui n'ont pas forcément les moyens d'investir dans l'équitation. Enfin, c'est le baron Pierre de Coubertin qui a créé notre sport en 1900 et il voulait représenter l'athlète le plus complet de son temps. En 1900, on se déplaçait à cheval, c'était une norme et en 2024, j'ai vu moins dans Paris se déplacer à cheval. On évolue avec son temps et je pense qu'on va être le seul sport olympique à intégrer de nouvelles épreuves dans 30 ou 40 ans pour essayer de suivre au maximum la société."

Les athlètes de pentathlon vont évoluer dans les jardins du château de Versailles, qui occupe une place particulière dans le cœur d'Elodie Clouvel, selon Valentin Belaud. "Il y a un an, on s'était fait inviter au château de Versailles pour repérer un peu les jardins et se charger de l'énergie, dit-il. Elodie m'a raconté que Versailles était une de ses premières visites à Paris quand elle était petite et réaliser son rêve dans les jardins du château de Versailles, c'est une jolie histoire et j'espère qu'elle sera la reine de Versailles."

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