"Tout le monde voulait l'approcher" : Axel Clerget raconte sa journée au côté de Léon Marchand

Tous les jours dans T’O Jeux, Théo Curin nous fait vivre les Jeux olympiques de Paris 2024 à travers le regard d’un invité, acteur de l’événement. Samedi 10 août, Axel Clerget, judoka, champion olympique par équipe à Tokyo en 2021.
Article rédigé par Théo Curin - Etienne Présumey
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Axel Clerget en septembre 2022. (FRANCK FIFE / AFP)

Axel Clerget est judoka, champion olympique par équipe à Tokyo en 2021. Malheureusement, il n'a pas été sélectionné pour les épreuves de judo des Jeux de Paris, parce qu'il n'y a qu'un seul représentant français par catégorie. Cependant, il reste acteur de ces Jeux, puisqu'il est chaperon des médaillés français lorsqu'ils arrivent au Club France. "On a décidé cela avec la commission des athlètes, que ce soit des athlètes qui accueillent les athlètes, explique-t-il. Il faut imaginer que les athlètes, quand ils arrivent, ils ont fait leur compétition, ils sont passés par le contrôle antidopage, ils vivent un tourbillon médiatique et après, il y a les célébrations. Donc il manque souvent un petit peu de côté humain et on est là pour les accompagner, aller chercher les familles ou leur donner à manger parce qu'ils peuvent avoir oublié."

Une fois qu'un athlète remporte une médaille, son parcours est millimétré parfois à la seconde près. "On accueille le médaillé par une entrée un peu cachée pour pas que le public le voie arriver, décrit Axel Clerget. Là, il y a une personne de la communication qui vient avec nous. Elle a un planning bien chargé avec des interviews presque toutes les cinq minutes pendant deux à trois heures. Et donc, moi, j'explique à l'athlète ce qu'il va vivre dans la soirée. Puis au fur et à mesure, on crée du lien et je leur explique ce qu'ils vont vivre dans les semaines à venir, dans le mois à venir et surtout, je mets du côté humain et je pense à l'athlète parce que je l'ai vécu il n'y a pas si longtemps que ça."

La folie Léon Marchand

Axel Clerget a vu passer bon nombre de médaillés au Club France et certains étaient très particuliers pour lui. "J'ai accueilli Yannick Borel, qui vient manger à la maison, donc c'était particulier. Puis j'ai aussi eu la chance de faire Léon Marchand. Tout le monde voulait l'approcher et j'ai passé la journée entière avec lui."

Certaines personnes ont même pensé qu'il était le garde du corps du nageur aux cinq médailles olympiques, mais il raconte que Léon Marchand était avant tout impressionné par l'engouement et la ferveur du public. "Il a découvert sa notoriété en arrivant ici, comme tous les athlètes en fait. Et donc il a pris le truc en pleine face alors que je ne pensais pas parce qu'il a fait cinq courses un peu étalées. Tout le monde avait vu son envergure et lui non, il était complètement protégé. Il m'a dit qu'il n'avait pas les réseaux sociaux, donc, il était vraiment déconnecté de tout ça et il a été surpris. Et moi, je l'ai trouvé très calme, très posé, tranquille, mais c'est vrai que sa vie va changer et il va falloir qu'il s'y prépare."

L'après-Jeux

Cette casquette de "grand frère" au Club France permet aussi à Axel Clerget de digérer sa non-sélection pour les Jeux de Paris et de penser à autre chose. "C'est quelque chose que j'avais travaillé. J'en avais parlé avec certaines personnes, notamment ma psy, qu'il fallait être acteur de ces Jeux, dit-il. Sinon, j'aurais été tout seul, à la maison, à regarder les Jeux à la télé. Ça aurait été dur ou j'aurais pu m'isoler, mais tu ne peux pas être isolé, tout le monde parle de ces Jeux, donc je préférais avoir un vrai rôle. En plus, transmettre et redonner aux autres, c'est super sympa, parce que tu es utile pour tes potes."

Après les Jeux, Axel Clerget ne sait pas encore s'il va retourner sur les tatamis et participer à des compétitions. "C'est la grande question du moment. Je me laisse le temps de digérer tout ça et puis on verra dans les prochains mois ce que je décide pour la suite."

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