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Crédit d'impôt, le gouvernement accélère le calendrier

Le gouvernement accélère l'application des mesures de compétitivité pour les entreprises. Le crédit d'impôts prévu pour 2014 sera finalement introduit par amendement au projet de loi de finances 2013. Cela va t-il réellement changer la donne ?
Article rédigé par franceinfo
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Pour les entreprises, c'est une avancée car le dispositif prévu initialement dans le pacte de compétitivité ne correspondait pas vraiment à ce qu'elles demandaient : c'est à dire une baisse de charge franche et immédiate – seule mesure réellement efficace à court terme. Le crédit d'impôt proposé à la place offrait aux entreprises d'être remboursées à partir de 2014 pour des investissements réalisés en 2013. Pas très engageant pour des patrons en mal de trésorerie. En avançant le calendrier, Bercy permet aux entreprises de se prévaloir dès l'an prochain du soutien effectif des deniers publics à hauteur de 10 milliards d'euros... ce qui facilitera notamment les discussions avec leurs banques pour construire leurs budgets. On n'est pas encore dans la baisse de charge dont les effets sont immédiats, mais c'est un progrès.

Ne doit-on pas interpréter ce geste du gouvernement à l'égard des entreprises comme une réponse à l'agence Moody's qui vient de dégrader d'un cran la note de la France ?

Le gouvernement s'en défend mais il est tentant de faire le rapprochement. Cela dit, en dehors de toute polémique, on peut saluer cette décision. Chaque jour on apprend de nouveaux plans sociaux. Il n'y a pas que ARCELOR, PSA ou Renault. Il y a aussi des structures beaucoup plus petites qui souffrent d'un manque de compétitivité face à la concurrence. Et puis, ne voyons pas uniquement la bouteille à moitié vide... la moitié pleine, ce sont toutes ces entreprises qui ont fait le choix de s'installer en France ou de s'y maintenir coute que coute : le distributeurs internet AMAZON va créer 1000 emplois dans le Nord Pas de Calais ; la griffe de mode Cacharel, déçu de son partenaire italien, va confier sa stratégie à plusieurs entreprises tricolores ; SEB (numéro un mondial du petit électroménager) qui continue de produire en Haute Savoie les poêles Tefal, les appareils Calor en Isère ; l'équipementier Plastic Omnium qui, en cas de coup dur, préfère tailler dans ses effectifs à l'étranger pour ne pas se saigner en France. Bref autant d'entreprises qui ont besoin d'être soutenues.

L'accélération du gouvernement sur le plan de compétitivité surprend quand-même certains députés de la majorité

Des députés qui préfèreraient discuter d'abord et décider ensuite. Mais le temps du politique n'est pas celui de l'économie qui demande – surtout en ce moment – efficacité et rapidité. Donc l'Elysée, Matignon et Bercy ont raison d'accélérer le calendrier, quitte à lever la polémique dans leur propre camp. D'autant que le dialogue avec les syndicats n'est pas négligé. Hier, le Premier ministre Jean-Marc AYRAULT leur a promis une deuxième loi courant 2013 pour définir les contreparties auxquelles les entreprises devront s'engager en échange du soutien de l'Etat. Un donnant-donnant logique. Parions que les entreprises n'attendront pas d'en savoir plus pour se lancer.

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