Des lettres de cadrage 2014 très politiques
2013 n'est pas encore ficelée que l'on connaît déjà le programme des réjouissances pour l'an prochain... et cela n'est qu'un début. A l'heure qu'il est on ne connaît pas le détail mais la marge de manœuvre de l'Elysée s'est réduite comme peau de chagrin. François Hollande se trouve face à une équation bien difficile à remplir. En perte de vitesse dans les derniers sondages, le Président de la République, dont la cote de popularité est au plus bas, doit trouver la parade. En toute logique, 2014 devrait être l'année des économies et pas des nouveaux prélèvements, mais cela sera-t-il possible ? Les prélèvements, les Français n'en peuvent plus et n'en veulent plus. Désormais bien informés dans rouages budgétaires, les citoyens ont compris la nécessité de réduire les déficits mais estiment que cela doit se faire par moins dépenses publiques et certainement pas par des hausses d'impôts.
Le Président de la République pourrait aussi devoir faire face à une fronde interne*
En effet, l'autre difficulté sera de convaincre les ministres d'aller encore plus loin dans le serrage de vis, au risque de renforcer les dissensions au sein de l'équipe et d'entendre de nouvelles voix s'élever contre l'austérité... Cécile Duflot et Delphine Batho pourraient faire des émules dans l'expression directe. Entre 4 et 5 milliards d'euros d'économies nouvelles, l'urgence est d'envoyer un signal à Bruxelles et aux marchés : la France qui a demandé un report d'un an de l'objectif des 3% de déficits fera tout pour respecter ses engagements.
Marges de manœuvre étroites disiez-vous... où peut-on encore en faire ?
Là aussi les Français s'expriment : selon BVA, plus de la moitié des personnes interrogées estiment que le pouvoir devrait réduire le nombre de fonctionnaires. Fait nouveau : l'idée gagne du terrain aussi à gauche. La fonction publique variable d'ajustement budgétaire l'an prochain ? Affaire à suivre. Une autre piste est celle des collectivités locales. Comment réduire les redondants et coûteux millefeuilles administratifs ? Rendre plus efficientes les finances publiques sur le terrain demandera une vaste réforme. L'exécutif ne doit pas rater le coche du projet de loi sur la décentralisation. Le texte passera en Conseil des ministres le 10 avril avant d'être débattu à l'Assemblée nationale avant l'été. D'autres occasions ne se présenteront plus avant longtemps.
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