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Emploi des jeunes : un New Deal for Europe

La France et l'Allemagne main dans la main en faveur de l'emploi des jeunes en Europe. Les deux capitales vont annoncer ce mardi à Paris un plan destiné à renforcer la formation et le recrutement dans les entreprises. C'est le ''New Deal for Europe''.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Clin d'œil à ces ''Etats-Unis d'Europe'' que certains appellent de leurs vœux au nom du fédéralisme, l'Amérique s'invite sur notre rive avec ce plan baptisé ''New Deal For Europe'', en référence à la "nouvelle donne" décidée dans les années 30 par le président américain Franklin Roosevelt pour lutter contre la grande dépression. Le défi mis en avant cette fois est le chômage des jeunes : le taux d'inactivité chez les 15-25 ans est supérieur à 25% de la population active dans la moitié des Etats européens. Sur l'année écoulée, le taux d'emploi de cette catégorie a reculé trois fois plus vite que celui des adultes.

Avec des disparités assez importantes selon les pays...

L'Espagne a atteint en mars le taux record de 57% de chômage chez les jeunes contre 50% en Grèce, 30% en Italie et 20% en France (au quatrième trimestre 2012 dans l'hexagone, près d'un  demandeur d'emploi sur quatre avait moins de 25 ans). L'Allemagne présente désormais un taux de chômage des 15-25 ans de 8%, le plus bas de l'Union européenne.

L'idée est donc d'inciter les entreprises à former et embaucher cette population par le biais de crédits accordés aux groupes les plus volontaristes. La Banque européenne d'investissement (BEI) sera l'axe central du dispositif, l'Union européenne servant de caution. Bruxelles a déjà dégagé 6 milliards d'euros pour lutter contre le chômage des jeunes d'ici 2020, charge à la BEI de créer un effet de levier. Elle pourrait ainsi lever jusqu'à 10 fois plus pour prêter aux entreprises.


La question du chômage des jeunes ne peut pas se résumer à un seul aspect financier... sa portée est-elle réellement à la hauteur des enjeux ?*

Le fait que la formation soit mise en avant est un point important. Malgré la crise, beaucoup de secteurs cherchent à recruter mais ne trouvent pas les bons candidats faute justement de cursus adaptés. Aider les entreprises à former en interne est une solution pragmatique. Ce "New deal for Europe" montre que tout n'a pas encore été essayé dans la lutte contre le chômage des jeunes. Mais attention à l'effet communication.

Lors de la conférence de presse qui à Paris ce mardi, le projet sera détaillé en présence de Nicolas Bergruen, un investisseur germano-américain, présenté comme philanthrope. Quant à l'accord en tant que tel, il apparaît très politique, mettant en avant une initiative franco-allemande à l'heure où l'on parle plutôt d'un certain refroidissement dans les relations Paris/Berlin. Ce dont l'économie a besoin pour redécoller, c'est plus de confiance que de finance. Redonner confiance à tous les acteurs de la reprise, voilà un vrai chantier d'avenir.

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