L'A380 : Premer succès, quand même...
C’est vrai, la météo est plutôt nuageuse sur le trajet Singapour / Sidney, mais pas de quoi intimider l’oiseau de 80 mètres d’envergure. L’enquête sur des délits d’initiés peut déstabiliser une partie du management du groupe mais au fil des déclarations des un et des autres rien n’est encore prouvé. Entendu ce matin par l’Assemblée nationale, Arnaud Lagardère devrait une nouvelle fois expliquer que ce sont des raisons industrielles – limiter la part de l’aéronautique dans son groupe - qui l’ont poussé, tout comme l’Allemand Daimler, a vendre une partie de son capital. Aucune note ou document n’a été mis à jour qui établirait formellement que de hauts dirigeants du groupe étaient au courant des retards de l’A 380 et qu’ils auraient cherché à en tirer un profit en vendant des titres avant que le marché ne soit informé. Les périodes de ventes d’actions peuvent aussi s’expliquer par la volonté de profiter d’avantages fiscaux limités dans le temps. L’A 380 naît dans la douleur mais l’avenir peut tout à fait lui sourire.
Tout le monde l’a constaté : le gigantisme de l’A 380 est exceptionnel. Est-ce que ce n’est pas un risque ? Les Européens n’ont-ils pas vu trop grand ?
Vous avez en tête le syndrome Concorde, mais on n’est pas du tout dans le même schéma… Le supersonique était un bijou technologique mais n’avait pas de marché. Là on a les deux. Sur les performances, il faut rappeler que le premier client Singapour Airlines a la réputation d’être la compagnie la plus exigeante au monde. En 1991, elle avait recalé après commande le MD11 de Mac Donell Douglas pour cause de tests insuffisants. Ensuite, il y a la l’achat le mois dernier de douze A 380 par la British Airways, qui n’avait jamais été cliente d’Airbus, et l’on peut espérer un effet d’entraînement sur les autres compagnies. Sur le marché, le choix d’un très gros porteur reliant les grands aéroports les uns aux autres, d’un continent à l’autre, correspond à la mondialisation des déplacements et des échanges. C’est ce qui explique que les compagnies asiatiques et du Moyen-Orient soient parmi les grands acheteurs. Malgré la hausse du pétrole, le trafic aérien devrait doubler d’ici 20 ans. On ne saura que dans 10-15 ans si l’avion est rentable mais s’il parvient à tenir ses délais et sa cadence, l’A 380 est armé pour devenir un symbole du 21è siècle, comme le Boeing 747 l’a été pour le 20ème.
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