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La faible croissance économique s'invite dans la campagne pour l'élection présidentielle

François Fillon a confirmé hier une révision à la baisse de la prévision de croissance pour 2012. En pleine campagne électorale, les chiffres prennent tout leur sens.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

 

D’abord le chiffre : 0.5% au lieu de 1%. Mis à part la
Commission européenne qui prévoit pour cette année une croissance de 0.6%, les
prévisions les plus optimistes sont inférieures puisque le consensus des
économistes tourne autour de 0.2. En fait, la croissance s’est invitée dans la
campagne électorale au point d’en être devenue un argument technique pour
justifier certains choix économiques. Dans le match "croissance argument
de campagne", François Hollande a pris une longueur d’avance en incluant
cette prévision de 0.5% pour construire son projet.

 

Quel impact cette révision à la baisse de la croissance
aura-t-elle sur le financement des différentes mesures promises ?

 

On vient de le voir, – même s’ils ont communiqué de manière
différente sur le sujet – droite et gauche ont intégré cette croissance faible.
Et puis, l’économie n’étant pas une science exacte, cette croissance pourrait
être, in fine, supérieure. Donc, attendons de voir. Depuis Bruxelles hier soir
où il participait au sommet européen, Nicolas SARKOZY a affirmé que les
perspectives 2012 revues à la baisse par les ordinateurs de Bercy "ne
changeaient rien" quant aux engagements de la France de réduire les
déficits publics. De son côté, François Fillon précise que cette baisse serait
amortie par l’annulation d’1,2 milliards d’euros d’annulation de crédits. On se
souvient que le Premier ministre avait annoncé il y a quelques mois que si la
croissance s’avérait moins bonne que prévu, il y avait une réserve disponible…
sans demander d’efforts supplémentaires aux français.

 

Mais comment la France peut-elle promettre de tenir ses
engagements en matière de maîtrise des déficits ? 

 

En faisant attention aux dépenses... les efforts engagés en
2011 ont récemment montré leur efficacité... la tendance va donc être au
serrage de boulons pendant un bon bout de temps encore. La prochaine étape est
fixée au 8 février avec la présentation en Conseil des ministres d'un collectif
budgétaire… de nouvelles économies vont être demandés aux ministères et à
l’administration publique... avec peut-être quelques surprises à la clef.Un dernier chiffre pour la route : pour l’instant, le
gouvernement ne modifie pas sa prévision de croissance de 2% pour 2013.
François Hollande, lui, a déjà intégré une croissance de 1,7% dans son
programme… qui est le plus réaliste des deux ? L’avenir le dira.

 

 

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