Les données numériques, fer de lance de l'entreprise et de l'emploi en Europe

C'est le côté positif de la crise, nos dirigeants se mobilisent pour accompagner la reprise. Chaque pays y va de ses annonces. Hier en France, trois ministres se sont retrouvés à Bercy pour sonner le rassemblement créatif : le ministre de l'Economie Pierre Moscovici (tout frais rentré d'une visite à Pékin), son collègue du Redressement productif Arnaud Montebourg, et la secrétaire d'Etat au Commerce extérieure, Nicole Bricq qui arborait pour l'occasion une marinière Made in France sous son traditionnel tailleur gris. Message : le gouvernement est décidé à briser l'image anti-entreprise dont on l'affuble, en, et hors de France. L'ambition est de porter de 700 à 1.000 par an le nombre d'investissements étrangers dans l'hexagone. Au même moment à Bruxelles, vous le disiez : la Commission annonçait un plan d'action avec renforcement de la formation à l'entrepreneuriat dans l'enseignement supérieur, encouragement à la mise en place d'un marché européen du micro-financement des PME, avec en exergue les entreprises de technologies numériques.

Il faut dire que l'Europe à de fortes capacités en la matière

10 pays membres figurent parmi les plus avancés au monde pour l'usage d'internet. La ressource première de l'économie numérique, ce sont les données produites par quelque 600 millions de consommateurs. Il y a l'activité commerciale générée par le web, la médecine qui passe de plus en plus par les ordinateurs, mais surtout les données qu'il faut sécuriser. Le marché de la numérisation est un secteur à forte valeur ajoutée.

C'est, en quelque sorte, l'or noir de la société de demain

Certains chercheurs n'hésitent pas à comparer ce marché à celui des matières premières telles que le charbon ou les céréales. Un marché qui dépassera un jour celui du pétrole. Cette réflexion est menée de très près par de nombreux laboratoires. On peut citer l'INRIA (l'Institut National de Recherche en Informatique et Automatique) ou encore l'Institut National des Sciences Appliquées de Lyon, le CNRS...  car ces sujets cachent de lourds enjeux industriels et environnementaux. Les chercheurs que je citais estiment que les centres de données consommeront bientôt en énergie autant qu'un pays comme la France. Et puis il y a la matière grise qui est loin de faire défaut sur le Vieux Continent. A l'heure où l'américain GOOGLE étend sa toile, qui connaît EXALEAD, le moteur de recherche développé par le Français Dassault Systèmes. Pourquoi ne pas en faire un étalon européen ? Là sont les nouveaux emplois de demain. C'est ce que veut encourager Bruxelles.