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RĂ©former l'Ă©conomie : comment et jusqu'oĂč ?

Jean Tirole, prix Nobel d'Economie, serait-il sur la mĂȘme longueur d'onde qu'Angela MERKEL ?
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (rĂ©forme©Fotolia)

Misons sur le hasard, mais, effectivement, hier notre Nobel et la chanceliÚre allemande ont semblé jouer une partition identique.

FidĂšle Ă  elle-mĂȘme, dans un entretien au quotidien Die Welt, Angela MERKEL a rhabillĂ© la France pour l'hiver estimant que les rĂ©formes y Ă©taient insuffisantes. La chanceliĂšre allemande considĂšre comme "justifiĂ©" le rĂ©pit accordĂ© par la Commission europĂ©enne Ă  Paris pour le dĂ©rapage de ses finances publiques, mais elle appelle Ă  aller plus loin en matiĂšre de mesures drastiques pour limiter la casse. Jusque-lĂ , rien de bien nouveau.

 

Est-ce ce que demande aussi Jean Tirole ?

 

Pas dans ces termes mais le français, qui sera officiellement nobélisé le 10 décembre, était hier matin à Stockholm et a appelé la France à s'inspirer de l'Allemagne. De l'Allemagne mais aussi de la SuÚde qui a revu en profondeur son économie dans les années 90. La piste du salut selon Jean Tirole pour que "les gens retournent au travail". Fin de citation.

Qu'a fait la SuĂšde ? Elle a abandonnĂ© ses subventions Ă  l'emploi et au logement, rĂ©formĂ© de fond en comble son systĂšme de retraite et rĂ©duit ses dĂ©penses de santĂ©. Depuis 2006, le gouvernement conservateur mĂšne des rĂ©formes libĂ©rales au pas de charge avec notamment la baisse de la pression fiscale et des conditions plus strictes pour les allocations chĂŽmage ou les indemnitĂ©s journaliĂšres en cas d'arrĂȘt maladie.

 

Mais est-ce que cela fonctionne réellement ?

 

C'est le moderato que l'on peut apporter aux propos de Jean Tirole. Certes, en SuĂšde, les dĂ©penses publiques par rapport Ă  la richesse nationale (le ratio dettes sur PIB) sont passĂ©es du niveau record de 71% en 1993 Ă  53% aujourd'hui mais malgrĂ© sa bonne santĂ© Ă©conomique, le pays est confrontĂ© Ă  une importante crise politique. L'extrĂȘme droite s'y nourrit chaque jour un peu plus du malaise d'une partie de la population qui se plaint d'un modĂšle social moins gĂ©nĂ©reux.

 

L’exemple n'est donc pas si parfait

 

C'est surtout une belle leçon : la rĂ©forme oui, mais comment et jusqu'oĂč ?

Un sujet pour le moins d'actualitĂ© en France, elle-mĂȘme mise au dĂ©fi de rĂ©former. Un dĂ©fi, notamment, pour le locataire de Bercy, Emmanuel Macron, qui prĂ©sente mercredi en Conseil des ministres son plan pour dĂ©verrouiller l'Ă©conomie française.

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