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Remaniement : où est la grande coalition économique promise ?

Avec le remaniement gouvernemental annoncé jeudi 11 février, c’est une nouvelle impulsion qui est attendue. Peut-il y avoir nouvelle impulsion – aussi – sur le plan de la politique économique d'ici la présidentielle de 2017 ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Illustration prétexte © Fotolia)

Outre la main tendue aux écologistes, nous sommes loin d’une équipe favorisant un programme de coalition comme le laissait espérer le président de la République au lendemain des attentats de novembre.

François Hollande avait souligné sa volonté de travailler main dans la main, y compris avec l'opposition.

Ce remaniement n’en sera pas l’occasion, malgré un gouvernement élargi de 32 à 38 ministres et secrétaires d'Etat. En période de disette budgétaire, c'est la Cour des comptes qui va être contente.

 

A défaut d’avoir un gouvernement de coalition – ce qui était peu probable, voire impensable –,  peut-on au moins avancer sur des mesures consensuelles ?

 Cela demanderait de travailler sur des dossiers non clivants, sur lesquels gauche et droite pourraient s’entendre dans l’intérêt du pays et de la lutte contre le chômage, priorité rappelée par le chef de l'Etat dès le début de son intervention télévisée.

Quels dossiers ? Le Cercle des économistes, qui regroupe 30 économistes français de toutes sensibilités, fait des propositions et y consacre un dossier argumenté (http://lecercledeseconomistes.fr/decryptage-eco-programme-economique-gouvernement-de-coalition/) :

La flexibilité du marché de l’emploi avec une réforme du contrat de travail (le principe de "flexisécurité" semble acquis).

Le revenu universel : il est promu de l’extrême gauche aux libéraux les plus convaincus.

Suppression de ce qu'il reste de cotisations sociales patronales sur le salaire minimum (il y a là un énorme potentiel de création d'emplois).

La politique fiscale avec la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune : il y a quasi consensus pour reconnaître que l’ISF ne rapporte pratiquement rien à l’Etat et dissuade une orientation de l’épargne vers les entreprises.

Et puis l’immigration. Sujet clivant, mais les opinions de droite comme de gauche l’imposent à leurs élus. Donc traitons la question de manière réaliste et non doctrinale.

 

Programme trop ambitieux ?

 Au soir du second tour des élections régionales, les Français ont envoyé un message très clair à nos dirigeants : "nous voulons de l’emploi et de la sécurité, pas de nouvelles querelles d’appareils politiques ou de petits arrangements entre amis".

La popularité d’Emmanuel Macron dans l’opinion permet de mesurer la réelle force de recentrage idéologique de la France. Le président de la République ne doit pas l’oublier.

Placer son ministre de l’Economie au 13ème rang dans l’ordre protocolaire du nouveau gouvernement n'est pas forcément le meilleur moyen de donner le signal d'un vrai changement de politique économique.

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