Secret bancaire en Europe : enterrement de première classe
Réunis hier à Luxembourg, les ministres de l’Economie et des Finances des 28 pays membres de l’Union ont scellé le sort de l'un des secrets les mieux gardés du monde de la finance.
En réalité, les européens ont finalisé un accord intervenu en juillet dernier au sein de l’OCDE sur la base d'un plus grand nombre de pays. Cet accord prévoit l’échange automatique d’informations entre les grandes capitales à partir de 2017.
Cet échange d'informations lève de facto le secret bancaire
Avec ce dispositif, plus aucun résident d’un pays de l’Union européenne ne pourra ouvrir discrètement un compte dans un autre Etat membre, sans que ce dernier n’avertisse les autorités fiscales du pays d’origine du ressortissant.
Même la Suisse en a accepté le principe. Avec une nuance toutefois : la Confédération helvétique a annoncé la semaine dernière qu’elle n’appliquerait la mesure qu’à partir de 2018, tout comme l’Autriche qui, elle, invoque des raisons techniques.
Le Luxembourg, lui aussi, accepte les nouvelles règles. Ses banques abritent des dépôts qui représentent dix fois le montant de sa richesse nationale, au bas mot quelque 500 milliards d'euros.
On voit donc enfin le bout du tunnel, finalement, grâce à l’OCDE
L’Europe se conforme au système de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique pour une raison très simple : l’efficacité de la lutte contre le secret bancaire s'entend si on voit plus loin que le seul Vieux Continent. Or, l’OCDE ce sont aussi les Etats-Unis qui ont accéléré le processus en imposant leur dispositif baptisé FACTA (l’échange de données fiscales au niveau mondial).
On voyait mal l’Europe fait bande à part avec un petit système personnel très local.
Il faut maintenant s’assurer que tous les pays du monde appliquent cet accord. Prochaine étape : le Forum Mondial qui réunira 123 pays les 28 et 29 octobre prochains à Berlin. Il y a encore du travail mais on avance. Preuve que la globalisation de l’économie n’a pas que des côtés obscurs.
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