Sommet européen : feu vert à une surveillance accrue des banques
Le premier entérine le
fameux pacte de croissance tant attendu par les pays européens qui avaient
jusqu'à présent mis en avant les politiques de rigueur. Ce plan repose sur les
120 milliards d'euros décidés à la fin de la semaine dernière à Rome. 120
milliards, c'est environ 1% du PIB européen mais ce n'est pas de l'argent
sonnant et trébuchant. Il s'agit de recourir essentiellement aux fonds
structurels, c'est à dire des sommes que les Etats sont censés débloquer chaque
année pour aider certains secteurs d'activités ou régions. Crise oblige, cet
argent ne sort plus des caisses depuis longtemps. Mais la réelle avancée de la nuit concerne
les banques avec la création d'une instance unique de supervision bancaire dans
la zone euro.
En quoi cet accord est-il
particulièrement important ?
A la fois pour des raisons
techniques et politiques. Sur le plan technique, les banques de l'Eurogroupe
pourront être recapitalisées directement par le MES, le Mécanisme Européen de
Stabilité qui doit voir le jour le 1er juillet, mais cela se fera sous contrôle d'un nouvel organisme qui sera rattaché, de
loin ou de près (ce point est encore à préciser) à la Banque Centrale
Européenne. Le tout devant être mis en place d'ici la fin de l'année. On a donc
six mois pour parler des détails et là, on en arrive au versant politique du
dossier : le système sur lesquels on s'est mis d'accord cette nuit répond
visiblement en tous points, au moins dans l'esprit, aux exigences de Berlin.
Angela Merkel voulait cet organe de contrôle central. Elle a obtenu gain de
cause mais, en échange, a dû céder sur ce qu'elle rejetait jusqu'à présent, à
savoir le soutien des banques par le Mécanisme Européen de Stabilité. La question
est de savoir si d'autres éléments ont été mis dans la balance.
Vous voulez parler des eurobonds ?
Oui car dans la phase de négociation menées ces dernières
semaines, on était clairement dans la politique du donnant-donnant. Si les
dirigeants européens dont François Hollande ont dit oui à cette structure de
supervision bancaire, c'est d'abord pour sauver le système (faut-il rappeler
que ce sont les banques qui financent l'économie réelle) mais aussi pour
avancer et gagner du terrain sur d'autres dossiers comme la mutualisation des
dettes à travers les euro-obligations. Paris et d'autres capitales ont-elles
accepté cette nuit de céder un peu de souveraineté sur le contrôle de leurs banques dans la perspective d'obtenir
plus de la part de Berlin sur la mutualisation des dettes pour sauver les pays
en difficulté ? Les six mois qui viennent nous le diront.
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