Un nouveau dossier encombrant pour Areva
C’est le quotidien Les Echos qui met cette information en avant ce mardi matin. Le pot aux roses a été découvert lors d’une enquête menée sur les imperfections trouvées l'année dernière sur la cuve de l’EPR (réacteur nucléaire nouvelle génération) en construction à Flamanville dans le département de la Manche.
Vendredi, Areva parlait d' "anomalies" dans le suivi des fabrications passées... aujourd’hui, la direction du groupe nucléaire reconnaît qu'elle ne "peut pas exclure" des "falsifications", ce qui donne au sujet une autre tournure.
L’audit mené sur la production de la filiale métallurgique d’Areva Creusot-Forge a mis au jour des incohérences dans 400 sur un total de 10.000 dossiers passés au crible sur une période qui s’étale sur les cinquante dernières années.
Composants nucléaires
Tous les types de composants fabriqués chez Creusot-Forge liés au nucléaire comme au conventionnel seraient touchés : éléments de cuve, rotors de turbines, etc… Nous sommes là dans la sidérurgie, pas directement dans l’atome.
Les rapports destinés aux clients finaux n’auraient pas reflété la réalité des tests réalisés en amont. EDF et le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) font partie de ces clients finaux.
L'affaire est d'autant plus compliquée qu'après sa faillite en 1984, le site de l’ex Creusot Loire est passé entre les mains de plusieurs propriétaires avant d’être repris par Areva en 2006.
L’affaire ne va pas en rester là
L’Autorité de sûreté nucléaire donne quinze jours à Areva pour évaluer l’impact des anomalies constatées sur les pièces fournies aux clients.
Quoi qu’il en soit, même s'il y a volonté de transparence du groupe, c’est un nouveau coup dur porté à l’image du nucléaire français en général et à la réputation d’expertise d’Areva en particulier. Expertise reconnue dans le monde entier.
Areva et le gouvernement – le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, était en déplacement au Creusot lundi 2 mai – entendent faire toute la lumière sur cette affaire qui intervient dans une ambiance de dénigrement du nucléaire en France et un contexte concurrentiel international de plus en plus tendu.
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