Les frères Boukherma pour "Leurs enfants après eux", le succès de "Vaiana 2" au cinéma, et le "Boléro" de Ravel à la Philharmonie de Paris
Le troisième film des frères Boukherma, Leurs enfants après eux, n’est pas sans ambition, puisqu’il est l’adaptation du roman éponyme de Nicolas Mathieu, Prix Goncourt 2018. C’est d’abord Gilles Lellouche qui leur a mis le livre dans les mains, racontent Zoran et Ludovic Boukherma, Gilles Lellouche ayant finalement préféré se concentrer sur la réalisation de son film sorti il y a un mois, L’amour ouf, et se contentant d’apparaître dans le rôle du père de famille.
Si Leurs enfants après eux est l’histoire du déterminisme social et de la reproduction de classe, c’est aussi un film qui veut raconter la légèreté et la fougue des étés adolescents. C’est d’abord ce qui a attiré les deux réalisateurs à la lecture du roman. "C’est à la fois un livre sociologiquement très pointu et très juste", partage Zoran Boukherma, ce qui n’empêche pas selon lui à la narration d’avoir "quelque chose de très fougueux et de très envolé".
"Chez les personnages, il y a encore de la place pour le rêve. Il y a quelque chose de très beau dans l'idée d'appartenir à un endroit."
Ludovic Boukhermafranceinfo
Un film qui n’en porte pas moins un discours politique. "C’est aussi l’émergence de la France dans laquelle on vit aujourd’hui", explique Ludovic Boukherma à propos de l’époque dans laquelle s’ancre le film, les années 1990. Le choix de cette période n’est en effet pas anodin, "il n’est pas seulement esthétique, c’est aussi le moment où la gauche a abandonné l’idée de lutte des classes", explique Ludovic Boukherma.
Leurs enfants après eux, de Ludovic et Zoran Boukherma, en salle dès le mercredi 4 décembre 2024.
Le succès de Vaiana 2 en salle, et la remontada des fréquentations des cinémas en France
Moins d’une semaine après sa sortie, le film produit par Disney Vaiana 2 a déjà passé le cap des 2 millions d’entrées, un succès retentissant, qui en dit long sur la fréquentation des salles de cinéma en France. C’est ce que confirment les statistiques du CNC, dont les chiffres sont tombés aujourd’hui, avec une hausse de 16,6% ce mois-ci par rapport au mois de novembre 2023.
"On a retrouvé une dynamique qui fait le propre de ce qu'on appelle l'exception culturelle française."
Marc-Olivier Sebbagfranceinfo
Des chiffres que Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français, trouve "rassurants", avec le retour des personnes plus âgées dans les cinémas, qui les avaient désertés ces dernières années. Avec une large gamme de films proposés, le public a l’embarras du choix, et y trouve son compte. "Le plaisir de "l'expérience cinéma", donc le fait de se cultiver en allant au cinéma, touche l'ensemble de la population française, qui est une population extrêmement cinéphile", affirme Marc-Olivier Sebbag.
L'exposition musicale du moment
Si on réfléchit à ce qui constitue les piliers de la culture française, le Boléro de Ravel en fait indéniablement parti, et c’est ce qu’a voulu célébrer la Philharmonie de Paris dans son exposition immersive "Ravel Boléro". Un événement à la fois grand public et ambitieux, qui, selon la directrice du musée de la musique, Marie Pauline-Martin, "résume parfaitement l'ambition de la Philharmonie, son ADN culturel". Elle explique en effet qu’il s’agit d’une "œuvre née d'une réflexion musicale radicale", qui n'empêche pas à cette "partition savante" d'être "devenue le refrain universel du monde entier".
"C'est exactement ce goût du contraste et de la diversité qui définit le projet de la Philharmonie, où tous les jours, des répertoires et des langages musicaux se rencontrent et se télescopent."
Marie-Pauline Martinfranceinfo
"Ravel Boléro", une exposition à retrouver à la Philharmonie de Paris du 3 décembre 2024 au 15 juin 2025.
Une émission avec la participation de Thierry Fiorile et Matteu Maestracci, journalistes au service culture de franceinfo.
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