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A bord du porte-avion Charles de Gaulle

Dix jours après les attentats de Paris, la France a engagé son porte-avion Charles de Gaulle contre Daech. Gérard Feldzer a eu l’occasion de partager durant deux jours, la vie de ces 1.900 membres d'équipage, embarqués sur ce fleuron de l’aéronavale française.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©gerard feldzer)

La première impression lorsqu’on m’a déposé en hélicoptère, c’est ce vent permanent sur ce pont gigantesque, car ce bateau à propulsion nucléaire file à 50 kilomètres à l’heure, ce qui permet aux avions de décoller plus facilement et chaque personne sur le pont porte un casque et un gilet d’une couleur spécifique qui correspond à une fonction.

  (© gerard feldzer)

Les "chiens jaunes" guident les avions au sol, les "verts" sont les techniciens avions, les "rouges" s’occupent du carburant des avions, les "rouges à bandes noires" sont en charge de l’armement, les "hommes en blanc" sont en charge du verrouillage des avions sur la catapulte.

Cette  catapulte permet à des avions de 25 tonnes d’atteindre 300 km/h en moins de 2 secondes et de décoller sur une des pistes de moins de 75m.

  (©gerard feldzer)

Le porte-avion est accompagné par d’autres bateaux qui le protègent comme les frégates équipées en défense anti-aérienne ou sous-marine, un sous-marin nucléaire et un bateau de commandement-ravitailleur.

Ca semble beaucoup mais il faut dire qu’un seul Rafale au décollage avec post-combustion consomme plus de 400 litres à la minute !

Au décollage, ils sont pris en charge par des contrôleurs à bord, qui les guident et les réceptionnent en retour de mission.

J’ai pu rencontrer des contrôleuses ou des chefs de quart en passerelle, car la marine nationale s’est ouverte aux femmes qui représentent maintenant environ 10 à 15 % des personnels embarqués.

Mon coup de cœur de cette semaine va évidemment à ces femmes et ses hommes, qui sont tous assez jeunes, "du même âge que les victimes du 13 Novembre", me disait hier un des pilotes de l’aéronavale.

Du contrôleur aérien au pacha*, ils ont tous un point commun : ils sont tous amoureux de la mer et fiers d’avoir été choisis pour embarquer sur ce fleuron de haute technologie. Et puis on sent qu’ils ont envie de partager leur passion comme ces jeunes pilotes que j’ai pu rencontrer qui se surnomment eux même "les marins du ciel !"

Bonus

  • Le pedro est un hélicoptère, qui en vol, suit le bateau lors des appontages et décollages, prêt à secourir un homme à la mer. Ca vient parait-il du prénom du 1er pilote d’hélicoptère qui a sauvé un de ses collègues pendant la guerre de Corée.

    Le pacha**  est le surnom donné au commandant d'un navire. L'appellation "pacha" est surtout employée dans la marine nationale. Dans la marine marchande, on dit aussi le "vieux" ou le "tonton". L’origine vient probablement du turc car le "capitan Pacha" était le grand amiral de l’empire ottoman.

  (©gerard feldzer)

 

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