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Mobilité 2.0 : en route pour les transports intelligents

Un vaste programme de recherche et d'innovation sur les transports intelligents vient tout juste d'être lancé à Satory, près de Paris. Gérard Feldzer était sur place pour essayer les véhicules de demain.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
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11
février 2016, il est 8h30. Un coup d'œil rapide sur le Smartphone permet de
connaître le trajet le plus simple pour se rendre d'un point A à un point B. Le
départ est prévu à 9h07 : "À 9h13, tu as rendez-vous place de la
comédie avec un véhicule qui s'est inscrit pour dire qu'il acceptait de
récupérer quelqu'un au passage. Il te déposera boulevard du Président Wilson.Tu n'auras plus qu'à marcher jusqu'au tramway. Arrivée programmée à 9h35"
.

Covoiturage
en temps réel, taxi intelligent, transports en commun : les voyages du
quotidien vont certainement être révolutionnés par des technologies innovantes,
capables de s'adapter aux aléas de la circulation et de proposer, en
permanence, les trajets les mieux adaptés.

 

Mardi
dernier, Frédéric Cuvillier , ministre délégué aux Transports a organisé une
conférence nationale sur les transports intelligents. Voitures sans conducteurs,
routes connectées,  applications
originales : entre science fiction et révolution technologique, le
ministre espère relancer la filière industrielle en misant sur l'innovation.

Le ministre a annoncé quatre mesures concrètes pour
assurer le développement des transports intelligents en France. Tout d'abord,
le lancement de la construction d'un grand calculateur d'itinéraire national
multimodal est prévu à partir de mars 2014. Piloté par l'Agence française pour
l'information multimodale et la billettique (AFIMB), ce projet doit permettre
de trouver des solutions afin que les usagers puissent organiser leurs trajets
en consultant les horaires et la fréquentation en temps réel sur une seule
application Smartphone. En outre, le déploiement expérimental de
plus de 3.000 véhicules, ainsi
que lancement du débat national sur l'ouverture des données publiques (open
data) dans le domaine des transports et la mise en place de la "fabrique
de la mobilité 2.0" dès mars 2014.

Une
fois à bord, il n'y plus qu'à se laisser guider : "Je lui spécifie la
vitesse à laquelle je veux rouler, je ne touche plus ni volant, ni pédale. La
voiture est également capable de communiquer avec l'infrastructure : on voit
arriver un panneau de limitation de vitesse et la voiture se met
automatiquement à rouler à 30 km/h"
démontre Benoit Lusetti, ingénieur à
l'Ifsttar (Institut des sciences et technologies des transports).

Pour Rémy Bastien, directeur de la recherche chez Renault, la mobilité de demain ce n'est plus de la science-fiction, c'est aujourd'hui, et cela va révolutionner nos habitudes.

 

Au-delà
de l'aspect ludique de ces nouveaux véhicules, ils présentent des enjeux
économiques et industriels de taille pour la France.

"Le rôle de la
France au niveau mondial sur la mobilité et l'avenir de l'industrie automobile
est en jeu", affirme le ministre des Transports.

En effet, les transports
intelligents représentent 4,5 milliards d'euros et 45.000 emplois : un
challenge qui vaut le coup, d'autant plus que la France est leader dans ce domaine.

BONUS

Les voitures entièrement autonomes, science-fiction ou
réalité ?

Les progrès en matière d'assistance à la conduite nous rapprochent
de l'idée de "véhicules sans conducteur". Cette hypothèse est encore au
stade de la recherche en France : à l'heure actuelle, les capacités des
matériels embarqués sont trop limitées pour analyser de façon fiable
l'environnement d'un véhicule circulant à vitesse autorisée sur les
autoroutes. Quelques applications possibles commencent cependant à être
expérimentées pour une circulation de véhicules autonomes à vitesse
réduite :

 

  • Le "parking automatisé" : l'objectif est de
    guider la voiture vers une place située dans une zone où tous les véhicules
    circuleraient vides. L'usager n'aurait pas à entrer à l'intérieur du parking
    et les voitures seraient guidées vers la sortie au moment où les conducteurs
    en auraient à nouveau besoin.

 

  • Les pelotons de véhicules à faible vitesse :
    l'objectif serait de résoudre le problème des tronçons de route dont la
    capacité n'est plus suffisante. Si l'intervalle entre les véhicules est
    maintenu constant par des automatismes et qu'ils se déplacent à une vitesse
    de l'ordre de 30 km/h, la distance de sécurité pourrait être divisée par
    quatre. Ce système offre des possibilités d'augmentation des capacités des
    infrastructures pendant les pointes de trafic.

Des drones pour assurer la sécurité routière de demain ? 

Des drones pourraient en effet assurer la sécurité et l'inspection des infrastructures. Autonomes et dotés de capteurs pour réaliser photos et vidéos, des projets de drones sont en cours pour répondre aux contraintes techniques dans le domaine des transports. 

Les piétons ne sont pas oubliés, la marche à pied fait partie des systèmes de transports combinés, et il faut rendre compatible tous les modes de transports. Les comportements sont étudiés par l'IFSTTAR, qui a, entre autres, pour objectif de faire baisser le nombre de victimes (plus de 500 piétons par an) victimes de la circulation.

Un simulateur pour piétons (et notamment pour les personnes âgées) permet d'étudier les comportements et d'améliorer la sécurité.  

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