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Que faire des bateaux en fin de vie ?

Le Salon Nautique se termine demain soir à Paris, et des milliers de visiteurs ont pu rêver devant ces magnifiques bateaux. Mais du simple bateau de plaisance au gros cargo en passant par la vedette transportant des passagers, que deviennent tous ces bateaux à la fin de leur vie ?
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© crédit image flickr/cc/laplaya29)

Chaque année en France, 20.000 bateaux de plaisance arrivent en fin de vie. Ces derniers sont difficilement recyclables et cela génère de plus en plus d'épaves à l'abandon. La grande majorité des bateaux présentés au Salon Nautique, sont en verre polyester un matériau réutilisable, mais les ingénieurs et les concepteurs penchent déjà vers de nouvelles solutions pour une fin de vie des bateaux plus durable. Catherine Chabaud avec ses 14 traversées de l'Atlantique et ses deux tours du monde en solitaire et sans escale, connaît bien le problème. En portant le projet de concevoir le voilier du futur, elle propose avec son équipe des solutions pour améliorer la fin de vie des bateaux.

En France, pour le moment, trop de bateaux de plaisance arrivent en fin de vie et sont conçus dans des matériaux difficilement recyclables : que faire de ces bateaux abandonnés ? Un problème délicat pour lequel personne ne veut payer. Pourtant, Jackie Bonnemain, porte de parole de l'association Robin des bois, qui milite depuis maintenant 30 ans pour la protection de l'homme et de l'environnement, propose des solutions, comme l'instauration d'une écotaxe portuaire qui servirait justement à prendre en charge ces bateaux en fin de vie.

  (© marine marchande)

Mais l'avenir de ces bateaux est un problème environnemental qui se pose à l'international, surtout pour les gros bateaux qui partent dans les chantiers de démolition exotiques pas très regardants sur les conditions de travail. Chaque année ce sont 1.200 navires de commerce qui sortent d'exploitation, et 9 fois sur 10 ils partent en Asie pour se faire démanteler. La main d’œuvre y est moins chère et moins regardante quant aux matières dangereuses. Des énormes bateaux qui s'échouent sur les plages sont rapidement démontés par des centaines d'ouvriers, sans casque ni gants, souvent avec des échafaudages de fortune. Les accidents sont nombreux, les salaires très bas et les armateurs savent parfaitement contourner les lois en achetant des pavillons de complaisance lors des convoyages pour mieux les vendre dans une opacité totale.

  (© http://sundariway.blogspot.fr/)
Aperçu d'un chantier en Asie.

L'aventure rocambolesque du porte avion Clemenceau est significative : il devait se faire démanteler en Inde, mais une fois arrivé, compte tenu de ses 1.000 tonnes d’amiante à peine déclarées, il s’est fait refouler. Il est donc reparti pour la France, puis finalement dans un chantier en Angleterre, où son démantèlement s’est finalement terminé en 2010. Une aventure qui aura duré sept ans et beaucoup d’argent. Depuis, on trace un peu mieux les bateaux en fin de vie. Mais il y en a toujours qui, carrément, disparaissent. On a récemment vu un ex-paquebot qui après avoir quitté le Canada a mystérieusement disparu dans l'océan Atlantique...

L'insolite et le coup de cœur de la semaine

Pour le coup de cœur, c'est le voilier du futur de Catherine Chabaud, 1er bateau éco-conçu, autonome en énergie et zéro-émission qui a été retenu au titre des investissements d'avenir.

Pour l'insolite, un petit voilier gonflable qui se nomme Tiwal, pour 2 adultes, ou un adulte et deux enfants. Plié, il tient dans un coffre et il est opérationnel en 20 minutes. De plus il est conçu et fabriqué en France.

Ecouter l'entretien intégral avec Emmanuel Bertrand, Président de Tiwal
  (© tiwal)

Rédaction avec la collaboration de Basile Mulciba.

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