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Transportez-moi. L'aéronautique recrute !

Alors que les pays européens craignent une baisse d’emplois dans l’automobile, le secteur de l’aéronautique peine à recruter.

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Illustration d'un avion sur le tarmac de l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, le 27 novembre 2018. (ALEXIS SCIARD  / MAXPPP)

Le salon des formations et métiers de l’aéronautique s’est déroulé les 2 et 3 février derniers, au Musée de l’air de Paris-le-Bourget. Un salon qui vise à attirer les jeunes. 

D’ici 15 à 20 ans, nous allons passer de quatre à huit milliards de passagers dans le monde et donc fabriquer plus de 30 000 avions. Rien qu’en France, on a recruté plus de 12 000 personnes l’an dernier et le carnet de commandes est plein, notamment chez Airbus.

Des avions Airbus A300 sur le site de construction d'Airbus à Toulouse, le 29 avril 2010. (REMY GABALDA/AFP)

On est sur un cycle de hausse pour la profession aéronautique civile et militaire. Pour l’emploi, cela se traduit directement par des embauches en volume important

Philippe Dujaric, directeur des affaires sociales et de la formation au GIFAS, groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales

La formation des pilotes 

L’avion sans pilote n’est pas pour demain, il faudra donc former plus de 600.000 pilotes d’ici 20 ans. Tout le monde ne peut pas prétendre faire ce métier, comme l’explique Geoffroy Bouvet, commandant de bord Boeing triple 7 et président de l’Association des Professionnels Navigants de l’Aviation. Il faut en effet remplir certaines conditions physiques et mentales et si vous n’avez pas fait Mathsup, vous pouvez tenter la filière privée mais celle-ci vous endettera de près de 100.000 euros, avec des contraintes comme les visites médicales et les contrôles en vol ou en simulateur, qui peuvent à tout moment arrêter votre carrière. 

Le simulateur de vol Avia Sim. (FRANCE 3 MIDI-PYRÉNÉES )

L’industrie aéronautique : une grande diversité de métiers

Ingénieurs, mécaniciens, techniciens, chaudronniers, électroniciens, ou agents commerciaux …  des centaines de métiers s’offrent à vous dans ce secteur ! Rappelons également que ces métiers ne sont pas réservés aux hommes, même s’ils sont encore largement majoritaires. L’association Air Emploi Espace Orientation oeuvre ainsi à la promotion de ces métiers.

Un pilote de ligne et un contrôleur d'exploitation de la DGAC dans la cabine d'un avion sur le tarmac de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle.  (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Pour les pilotes de ligne, on plafonne à 10% de femmes et encore moins dans l’armée de l’Air. Les préjugés existent toujours comme le constate Valérie Loevenbruck, commandant de bord et instructeur pilote de ligne sur Boeing 777. 

Nous grandissons dans des stéréotypes et il faut casser ces stéréotypes !

Valérie Loevenbruck, commandant de bord et instructeur pilote de ligne sur Boeing 777

Séquence coup de coeur : s’affranchir du handicap

La séquence coup de coeur est pour ceux qui s’affranchissent de leur handicap, qu’il soit physique ou social, pour suivre leur vocation, notamment par le biais de la réinsertion.

L’association "Les Ailes de la ville" au musée de l’Air et de l’Espace de Paris-le-Bourget accueille ainsi des jeunes sans qualification - de Saint-Denis entre autres -, qui ont décroché du système scolaire, pour restaurer ou construire un avion. Ils y apprennent les métiers de menuisiers, tôliers, électriciens etc… C’est surtout très motivant pour eux. Certaines fois, ils sont même amenés à construire des petits avions qu’ils peuvent piloter.

Cyril Vidou et Gregory Larminier, eux, ont travaillé sur de vieux avions à restaurer. Ainsi, à travers les vieux avions, ils avaient rendez-vous avec notre Histoire mais aussi avec leur avenir, car depuis 20 ans, chaque année une trentaine de jeunes peuvent retrouver le soleil au-dessus des nuages !

L’autre coup de coeur de la semaine est pour des personnes handicapées des membres inférieurs qui parviennent à exaucer leur rêve : devenir pilote. C’est le cas de la patrouille de pilotes handicapés dont font partie Guillaume Feral, pilote instructeur et Claude Maltesse, président de l’Aéro-club des Mureaux. Un kit monté en 5 minutes leur permet de piloter et pour certains d’en faire un métier comme instructeur. Une belle victoire sur le handicap. 

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