Transportez-moi. Les avions et bateaux des chefs d'État
Les transports en avion et même en bateau des chefs d'État.
La semaine dernière, nous avions abordé la question du transport des présidents et chefs d’état, concernant la voiture et le train. Cette semaine nous évoquons les transports en avion et même en bateau.
Emmanuel Macron, notre nouveau président, qui comme son prédécesseur va faire sa première visite officielle chez Madame Merkel, va donc emprunter un des avions mis à sa disposition et à celle de ses ministres. Espérons juste qu’il ne soit pas, comme François Hollande à l’époque, foudroyé au décollage !
Depuis quand existent les avions présidentiels ?
Le général de Gaulle a été le premier à institutionnaliser l’avion présidentiel. Il avait choisi comme il disait "la rapide, la sûre, la douce Caravelle" et par là même, vantait l’industrie aéronautique française. Cela a ouvert la voie à l'Airbus européen, aujourd'hui un des leaders mondiaux.
Et dans le même ordre d’idée, on a aussi utilisé le Concorde comme le flambeau de la technologie française. Le président Mitterrand a souvent utilisé le supersonique pour ses voyages officiels. D’ailleurs un jour, alors qu’il se rendait à Kourou pour un lancement d’Ariane, il est tombé en panne. Il a pu finalement décoller avec du retard. La radio de bord envoyait alors ce message sibyllin : "la porte de l'avion est fermée", signifiant "le président a quitté la France". Malheureusement, manque de chance, la fusée a explosé au décollage.
Et pour les autres présidents ?
Cela a été variable, entre 2007 et 2012, Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont battu les records d’utilisation avec quelque 6000 heures de vol. Il a d'ailleurs été décidé de limiter le nombre d'avions en achetant un Airbus de grande capacité. Il s’agit de l’airbus A330, capable de franchir plus de 13 000 Km sans escale. Ayant volé plus de 2000 heures dessus, je peux vous dire que c’est un super avion, dont la nouvelle version A330 néo se vend très bien. Cet avion acheté d’occasion à Air Caraïbes à été spécialement aménagé pour la modique somme de 50 millions d’euros. Mais il faut dire qu’un avion neuf de ce type coûte sur le catalogue d’Airbus aux environs de 200 millions d’euros, ce n’était donc pas un mauvais choix.
Peut-on dire que les avions présidentiels sont luxueux ?
Certes on ne voit pas de robinet en or, comme dans certains avions de familles royales du Golfe, mais toutes les conditions sont réunies pour pouvoir travailler avec les collaborateurs, et surtout, rester en contact en permanence.
Le gouvernement a besoin de travailler. C'est de l'utilitaire plus que du luxe.
Benoît Defforges, président d'Airbus Jet Corporation
Ces avions disposent de systèmes de protection assez poussés
Certains avions, à l'instar de l'Air Force One, sont équipés de missiles anti-missile, de blindage anti-radiation atomique, de communication cryptée et pour quelques uns, ravitaillables en vol ! Et ce sont généralement les armées de l’air qui exploitent ces avions, car il y a une nécessité de confidentialité d’une part, mais aussi de procédures quelquefois particulières.
Par exemple on sait qu’un avion est vulnérable en basse altitude lors de son approche avant l’atterrissage, les approches à forte pente sont donc quelquefois effectuées, ce qui évite d’être la cible d’armes légères.
Mais malgré tout, on se souvient de l’accident de l’avion présidentiel polonais qui se rendait en Russie. C’est le contre exemple, ou le chef d’État-Major qui avait autorité sur le pilote, a obligé ce dernier à se poser malgré une météo exécrable. Résultat, le président et une bonne partie de son gouvernement sont décédés.
Y a-t-il des bateaux de chefs d'État ?
Il y en a eu, comme celui de la reine Elizabeth II. Pour des questions budgétaires, elle n'a plus à sa disposition son yacht royal de 127 mètres de long. Aujourd'hui le Britannia sert de musée à Édimbourg.
Plus récemment, le fils de Kadhafi avait commandé un bateau capable d’accueillir 3500 invités, doté d’un aquarium pour y accueillir six requins !
Le coup de cœur de la semaine, en croisière sur un bateau royal
Il s'agit du Sudan, un bateau égyptien à roue et à vapeur, qui appartenait au roi Farouk. il est toujours en état de service, et utilisé pour des croisières sur le Nil. Petite particularité, c’est à bord de ce bateau qu’Agatha Christie a écrit Mort sur le Nil, et sur lequel a été tourné le film du même nom.
En collaboration avec Kilien Messaï de Boissard
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