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Jean-Michel Aphatie : "Mon pavé 2018 : stop à la la langue de bois politique !"

Grande voix de france info, Jean-Michel Aphatie est l’invité d’Olivier de Lagarde. Il appelle les responsables politiques à affronter la réalité et à comprendre le bouleversement de nos sociétés.

Article rédigé par franceinfo, Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Jean-Michel Aphatie. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Jean-Michel Aphatie est journaliste politique, il anime l’interview politique du matin sur france info avec Bruce Toussaint. À l’occasion des 50 ans de Mai 68, il met en lumière la langue de bois politique. Il reproche aux discours politiques de ne pas prendre en compte les grands défis actuels. En mars, il a publié La liberté de ma mère : Mai 68 au Pays Basque.  

Olivier de Lagarde : À quoi reconnaît-on la langue de bois ?  

Jean-Michel Aphatie : Le discours sur la scène politique française, aujourd’hui, est largement stéréotypé. Il fait toujours droit au clivage droite-gauche et se concentre beaucoup sur l’économie et le social. Les grands défis auxquels nous sommes confrontés ne sont pas exactement ceux-là. Les migrations sont un défi immense, la radicalisation religieuse et ce qu’elle suscite, c’est-à-dire la montée des nationalismes, est un autre défi immense. Et puis, ce qui est largement absent dans notre discours politique, c’est la mutation, le bouleversement, la révolution écologique. Quand on dit – ça paraît stupide mais c’est tellement énorme – qu’on n'entend plus d’oiseaux dans nos campagnes. On devrait s’inquiéter bien plus qu’on ne s’en inquiète. Et nous restons dans une langue de bois épaisse qui est notre discours traditionnel.  

Attendez ! Si vos invités politiques se mettent à vous parler des petits oiseaux qu’on entend plus dans nos campagnes, vous allez faire une drôle de tête quand même.  

Plus d’oiseaux, plus d’abeilles ! La nature disparaît, le goudron la recouvre ! C’est un défi majeur. À l’échelle des vies humaines, c’est un changement cataclysmique. Ce sont les pesticides qui provoquent tout cela, on le sait. C’est la modernité de notre vie. À laquelle, par ailleurs, on peut être attaché parce que la modernité a modifié, de manière bénéfique, nos modes de vie. Mais les conséquences de cette modification, nous ne les prenons pas suffisamment en compte.  

Pour revenir à la langue de bois, vous avez l’impression qu’aujourd’hui, plus qu’avant, les politiques que vous interviewez manquent de franchise ?

Oui, d’une certaine manière, parce qu’ils n’affrontent pas la réalité.

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