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Nicolas Baverez : "Mon pavé 2018, c’est le réengagement des citoyens dans la défense de la liberté politique"

L’historien et économiste Nicolas Baverez défend la liberté politique et envoie un message pour retrouver la solidarité, dans un monde où les démocraties divergent.

Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Nicolas Baverez (MAXPPP)

Nicolas Baverez est économiste, historien et avocat. Auteur en 2003 du best-seller La France qui tombe. Aujourd’hui, il défend l’engagement dans la liberté politique qui, pour lui, n’a jamais été aussi menacée depuis les années 1930. Il énonce deux menaces qui touchent actuellement nos démocraties. D’abord des dangers externes, comme le jihadisme, les "démocratures" tel que la Chine, ou encore les menaces du cybermonde. Puis une crise interne qui concerne la désagrégation des régimes sous la pression du populisme.

Olivier de Lagarde : La France est-elle réellement menacée d’implosion ?

Nicolas Baverez : La France, pour l’instant, est à contre-cycle. C’est-à-dire que l’élection d’Emmanuel Macron a fait u’en face de tous ces pays en difficulté, les Français sont plutôt fiers d’être français. Ils retrouvent une certaine dynamique et une certaine volonté d’affronter ensembles les difficultés du moment. Mais les grandes tendances historiques que nous avons devant nous sont quand même très importantes, c’est la fin du monopole que l’Occident avait sur l’histoire du monde (…), c’est la fin du leadership des Etats-Unis qui ont dominé le XXe siècle.

Comment fait-on pour réagir ?  

D’abord il faut se préoccuper de la manière de refaire nos nations. Il faut arriver à refonder un nouveau contrat social. Et contrairement à l’erreur des années 1930 où tout le monde s’était désuni face à la grande dépression et aux totalitarismes, il faut arriver à relancer l’Europe et à retrouver une solidarité de ce monde, de ces démocraties.

Vous appelez à quoi ? Un réarmement moral ?

Un réarmement qui soit plus que militaire, qui soit politique, intellectuel et moral. C’est-à-dire, la volonté de se remettre à travailler pour la liberté. Thucydide disait : "Il faut choisir : se reposer ou être libre". Je crois qu’on s’est tous reposés sur des idées ou des acquis. Maintenant, il faut se remettre au travail pour défendre la liberté.

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