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Au Kazakhstan, le président sortant vise sa réélection et veut se rapprocher de l'Occident

Dimanche 20 novembre, le Kazakhstan, allié traditionnel de la Russie, élira son président lors d'élections anticipées. Sans surprise, Kassym-Jomart Tokaïev devrait être réélu.

Article rédigé par franceinfo, Gaële Joly
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, à son arrivée pour un sommet à Samarcande (Ouzbékistan), en septembre 2022. (SERGEI BOBYLYOV / SPUTNIK)

Le président sortant du Kazakhstan devrait être réélu, dimanche 20 novembre lors des élections anticipées. Kassym-Jomart Tokaïev  est un homme autoritaire, implacable, mais qui a promis de bâtir un nouveau Kazakhstan et qui souhaite prendre ses distances avec Moscou. 

Le pays, enclavé entre la Chine et la Russie, est immense : il fait cinq fois la France en superficie. Des steppes, des montagnes à perte de vue et un sous-sol qui regorge de pétrole, de gaz et d'uranium. Lorsque le Kazakhstan s'est soulevé contre les inégalités sociales, en janvier dernier, Kassym-Jomart Tokaïev a ordonné de "tirer pour tuer" sur les manifestants.

>> Kazakhstan : témoignages de manifestants, au cœur de la révolte

Le bilan est terrible : 238 morts en neuf jours. Mais, au même moment, il promet a la population de libéraliser le pays, d'assainir l'économie alors que tout est gangrené par la corruption et le népotisme. Le président purge le clan de son encombrant prédécesseur Noursoultan Nazarbaiev, qui avait démissionné en 2019, et annonce, dans la foulée, des réformes institutionnelles, dont cette décision de passer à un mandat présidentiel non renouvelable de sept ans. Ce qui nous amène aux élections de dimanche 20 novembre. Un scrutin bâillonné, puisque les cinq opposants de Kassym-Jomart Tokaïev n'ont pas eu droit a la parole. 

Une prise de distance avec Moscou

Ces derniers mois, l'invasion de l'Ukraine a réveillé des craintes, dans cette ancienne république soviétique où vivent aujourd'hui 3 millions de Russes. A tel point qu'en juin dernier, lors d'un sommet à Saint-Pétersbourg, Kassym-Jomart Tokaïev a osé dire à Vladimir Poutine que reconnaître des pouvoirs séparatistes à travers le monde conduisait au chaos. Idem quand le Kremlin décrète la mobilisation générale des 300 000 réservistes pour aller combattre en Ukraine, le Kazakhstan a ouvert en grand ses frontières pour accueillir les déserteurs. Le pays devient aussi un refuge pour les opposants politiques russes. Plus de 12 000 d'entre eux se sont installés là-bas.

Ces élections sont aussi un enjeu pour l'Europe et l'Occident. L'Europe est déjà le premier partenaire commercial du pays, devant la Chine et la Russie. Bon nombre de multinationales sont présentes sur place. Mais ce nouveau positionnement de Kassym-Jomart Tokaïev, qui cherche à s'éloigner de la Russie, et ses ambitions de reforme pourraient ouvrir une nouvelle page dans ses relations avec l'Ouest, où il a su asseoir son autorité.

En avril dernier, un proche conseiller du gouvernement kazakh confiait qu'il était très important que l'Union européenne et les Etats-Unis soutiennent le Kazakhstan dans son statut neutre et sa politique étrangère indépendante. Il se murmure d'ailleurs que le futur président du Kazakhstan devrait être reçu à l'Elysée très prochainement. 

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