Au Sénégal, un nouveau procès à haut risque pour l'opposant Ousmane Sonko

Au Sénégal, le principal opposant Ousmane Sonko se retrouve à nouveau devant la justice mardi 16 mai pour une affaire de viols présumés et menaces de mort contre une jeune employée d'une vingtaine d'années d'un salon de beauté de Dakar. Ousmane Sonko sort à peine d'un procès où il a été condamné pour diffamation et injures contre une ministre.

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Ce nouveau procès qui va s'ouvrir va avoir une résonnance nationale. L'affaire avait débuté en 2021 et avait provoqué des émeutes dans le pays. À l'époque, les journaux avaient comparé l'affaire Sonko à l'affaire DSK. Il y a en effet des similitudes. 

Il s'agit d'un homme politique très en vue, ancien candidat à la présidentielle du pays, et probable candidat à la prochaine élection de 2024, qui est accusé de viols présumés sur une jeune femme. Dans l'affaire Sonko, les faits se sont déroulés, non pas dans une chambre d'hôtel, mais dans les murs d'un institut de beauté ou salon de massage. 

Pour certains Sénégalais, Sonko incarne une alternative

C'est là qu'il aurait à plusieurs reprises demandé des faveurs sexuelles et devant le refus de la jeune fille Adji Sarr qui s'occupait de lui, il se serait alors emporté. Il l'aurait violentée et violée. Les faits se seraient déroulés à plusieurs reprises. 

À l'époque, sa mise en examen avait donné lieu à des émeutes dans tout le pays, d'où la crainte aujourd'hui que de nouvelles tensions traversent le Sénégal. Ousmane Sonko est très populaire et pour une partie de la population, il représente une alternative à Macky Sall, l'actuel président. 

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Cet opposant est un ancien agent des impôts qui a été radié de l'administration pour non-respect du droit de réserve. Il a terminé troisième de la dernière présidentielle et siège à l'Assemblée nationale en tant que député. 

Il préside le Pastef, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité. Il est proche de mouvements comme "France dégage". Il surfe sur le nationalisme, se veut très religieux et s'en prend volontiers aux homosexuels à qui il promet une loi plus sévère. Il est surtout très populaire chez les jeunes qui voient en lui le prochain président du Sénégal. 

La jeunesse est prête à descendre à nouveau dans la rue

Il pèse sur Ousmane Sonko, une menace d'inéligibilité. Si tel était le cas, il est difficile de dire ce qui pourrait se passer d'autant que l'opposant souffle volontiers sur les braises du procès politique. Il fait valoir que s'il est empêché de se présenter à l'élection présidentielle, c'est parce qu'ils ont peur qu'il gagne et c'est un discours qui fonctionne très bien. 

De son côté, le président sortant, Macky Sall, entretient le flou sur son intention de se représenter,  d'autant qu'un troisième mandat pourrait être illégal. Le moment est donc tendu et toute la stabilité du Sénégal peut dépendre de l'issue du procès. Des incidents entre jeunes et forces de l'ordre ont déjà eu lieu lundi 15 mai en Casamance dans le sud du pays, dans le fief électoral d'Ousmane Sonko.