Cet article date de plus de trois ans.

Aux États-Unis, l'instabilité politique ralentit la lutte contre le coronavirus alors que les chiffres de la pandémie explosent outre-Atlantique

Les mesures de restriction se multiplient à nouveau outre-Atlantique face à la 2ème vague de contaminations au coronavirus. Mais le refus de Trump d’accepter sa défaite à l'élection présidentielle complique la situation, alors que le pays est frappé de plein fouet par la pandémie.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les États-Unis ont enregistré un million de nouvelles infections au coronavirus en une semaine mi-novembre. Photo d'illustration devant un centre de dépistage à New York.  (JUSTIN LANE / EPA)

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ils sont saisissants. Les Etats-Unis comptent désormais 11,2 millions de personnes contaminées, et plus de 247 000 morts. Record mondial. Et encore, ce bilan est-il sans doute largement sous-évalué puisque, par exemple, les décomptes dans les maisons de retraite sont imprécis ou inexistants dans de nombreux Etats américains. Le souci, c’est surtout que ça se dégrade. Un million de nouvelles infections en une semaine, là encore un record; 166 500 lors de la seule journée du 16 novembre, en augmentation de 80% en une semaine; 1 000 morts par jour en moyenne et 69 000 personnes hospitalisées. C’est davantage qu’au printemps.

Les Etats les plus touchés en proportion de la population sont désormais les Etats du Centre et du Nord du pays, petites villes et zones rurales du Dakota, du Montana, du Kansas, du Wyoming, de l’Iowa. Autant d’Etats dirigés par les Républicains, le parti de Donald Trump, et où le port du masque reste donc encore peu répandu.  

Fortes restrictions à Chicago et Philadelphie

Dans le même temps, plusieurs grandes villes rétablissent des mesures de restriction, voire de confinement. Le cas le plus emblématique, c’est Chicago, la 3ème ville du pays avec près de 3 millions d’habitants. Sa maire, Lori Lightfoot, a appelé le 15 novembre tous les habitants à limiter leurs déplacements, à ne plus recevoir d’amis à la maison, et à renoncer à la célèbre fête de Thanksgiving à la fin du mois. Les restrictions sont assez similaires à St Louis et à Philadelphie, où la municipalité a décidé hier de fermer les salles de sport, les restaurants sauf en terrasse, les musées, les bibliothèques. Des mesures très strictes viennent également d’être prises dans les réserves amérindiennes Navajo, qui sont fermées aux visiteurs étrangers.

Au niveau des Etats cette fois, plusieurs gouverneurs annoncent des restrictions : en Californie, dans l’Oregon, au Nouveau Mexique ou dans le Michigan. En Californie, l’hypothèse d’un couvre-feu est même à l’étude. Tous ces Etats sont à majorité démocrate. Rares sont les Etats républicains à prendre des mesures. On peut quand même citer l’Iowa ou le Dakota du Nord, où les gouverneurs viennent d’imposer le port du masque.    

Obstruction de Donald Trump

Et la lutte contre la pandémie continue d’être ralentie par l’obstruction d’une partie des Républicains, en particulier Donald Trump. Au niveau local, il y a à nouveau des tensions dans certains Etats comme le Michigan, où les Républicains reprochent aux autorités démocrates de mettre l’économie à terre. Mais le plus grave c’est évidemment au niveau national.

Joe Biden a beau avoir constitué en urgence un conseil scientifique sur la pandémie, le processus de transition n’est toujours pas engagé puisque Donald Trump s’y refuse. Joe Biden veut aussi faire adopter rapidement un nouveau plan d’aide à l’économie, de plus de 2 000 milliards de dollars. Mais là encore, le risque d’obstruction est élevé, en particulier au Sénat. D’ici à l’investiture prévue le 20 janvier, le bilan, à ce rythme-là, pourrait s’alourdir considérablement aux Etats-Unis. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.