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Des tensions toujours importantes entre la Russie et l'Ukraine

Depuis le mois de janvier, une vingtaine de soldats ukrainiens auraient trouvé la mort au cours d’affrontements avec les forces pro-russes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Des militaires Ukrainiens (16 Février 2021) (ANATOLII STEPANOV / AFP)

Moscou fait monter la pression à la frontière russo-ukrainienne, notamment avec des exercices militaires anti-drones, en affirmant qu’une escalade du conflit dans le Donbass pourrait "détruire l’Ukraine". Des propos inquiétants au moment où l’OTAN constate un renforcement militaire russe à la frontière de l’Ukraine, près des territoires contrôlés par les milices pro-russes.

Le Kremlin a beau dire que la Russie ne menace et n’a jamais menacé personne, la mise en garde que Moscou vient d’adresser aux occidentaux est sans ambiguïté. " Un engagement militaire de l’Otan en faveur de l’Ukraine entraînera des mesures supplémentaires de la Russie pour assurer sa propre sécurité." Cette déclaration du porte-parole de Vladimir Poutine répond à celle du Département d’État à Washington avertissant la Russie contre tout acte agressif qui aurait pour but d’intimider ou de menacer l’Ukraine. Or les signaux faibles observés fin 2020 aux frontières est et sud de l’Ukraine sont devenus préoccupants. Depuis le mois de janvier, une vingtaine de soldats ukrainiens auraient trouvé la mort au cours d’affrontements avec les forces pro-russes. Des séparatistes manifestement épaulés par Moscou, même si le Kremlin, contre toute évidence, dément être impliqué dans le conflit qui a commencé au lendemain de l’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014.

Les occidentaux entre tentatives diplomatiques et fermeté


La faible réaction à l’époque des États-Unis et de l’Europe contre la Russie avait conforté Vladimir Poutine dans l’idée que l’Ukraine représente (comme la Géorgie en 2008) à la fois un talon d’Achille des occidentaux, un moyen de coercition, et la possibilité pour le Kremlin d’étendre son périmètre d’influence. La question ukrainienne a été abordée mardi 30 mars lors d’une visio-conférence entre Emmanuel Macron, Angela Merkel et Vladimir Poutine. La France et l’Allemagne appelant leur interlocuteur à favoriser le cessez-le-feu en Ukraine et la mise en œuvre des accords de Minsk, notamment le texte signé en 2015 sous l’égide de la France et de l’Allemagne. Six ans plus tard, les relations entre le président ukrainien Zelensky et Vladimir Poutine sont tellement dégradées qu’une reprise directe du dialogue entre les deux semble impossible.

Faut-il s’inquiéter des bruits de bottes dans le Donbass, à la frontière entre l’Ukraine et la Russie ? Les Ukrainiens tirent le signal d’alarme. Ils parlent de mouvements de troupes et assurent que Moscou travaille à rendre techniquement compatible l’armée russe et les milices séparatistes. A Washington, le Pentagone dit que les forces américaines en Europe ont été placées en surveillance renforcée contre une crise imminente potentielle. Des déclarations qui s’inscrivent aussi dans un contexte de relations diplomatiques délétères entre États-Unis et Russie.

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