En Allemagne, les derniers rendez-vous de la chancelière Angela Merkel
À quatre mois des législatives en Allemagne, Angela Merkel entame lundi une dernière série de rencontres internationales, avec un conseil des ministres franco-allemand. Suivront le G7 et le sommet de l’OTAN, ultimes apparitions majeures de celle qui a joué un rôle crucial pendant plus de quinze ans.
Sur la scène internationale, cette série de rendez-vous liés à l'agenda diplomatique et politique ressemblera pour la chancelière allemande à une tournée d'adieux. Et Angela Merkel – qui conserve à titre personnel une côte de popularité élevée auprès des Allemands – va aussi manquer à beaucoup de Français, à la plupart des Européens et à nombre de dirigeants sur d'autres continents.
Lundi 31 mai, la chancelière participera donc à son dernier conseil des ministres franco-allemand. Des réunions inaugurées par Jacques Chirac et Gerhard Schröder en 2003, moins de trois ans avant l'accession au pouvoir d'Angela Merkel. Ces conseils des ministres ont lieu une à deux fois chaque année, alternativement à Paris et Berlin, hors période de Covid-19. Ainsi, une dizaine de ministres français réunis à l'Elysée et leurs homologues allemands regroupés à Berlin, à la chancellerie, échangeront en visioconférence.
Couple franco-allemand : la vie continue
Dans les milieux diplomatiques, chacun observe que l'Allemagne va participer à ce conseil avec un gouvernement sortant. Ce qui encadre politiquement – presque moralement – la marge de manœuvre de la chancelière, très à cheval sur les questions démocratiques et de légitimité. Angela Merkel pose donc des limites aux engagements qu'elle pourrait prendre sur le long terme. Et même si la chancelière peut ressentir un peu d'émotion à l'idée de cette page qui se tourne, les épanchements ne sont pas son genre.
Enfin, les dossiers franco-allemands à approfondir ne manquent pas. Exemple, le Système de combat aérien futur (SCAF) – l'avion de combat prévu pour 2040 en coopération avec l'Espagne – un programme estimé entre 50 et 100 milliards d'euros. Dossier très complexe, dit-on côté allemand. Malgré les frictions, Paris et Berlin assurent que le projet avance.
L'adieu au G7
Dans deux semaines, la chancelière participera au Royaume Uni à son quinzième sommet du G7. Des réunions où elle aura côtoyé quatre présidents américains et autant de chefs d'Etat français. Au-delà de cette longévité exceptionnelle, Angela Merkel y a toujours incarné la stabilité de la première puissance économique européenne, indéfectiblement tournée vers les États-Unis, même aux pires moments de l'ère Trump. Un ancrage que l'Allemagne d'Angela Merkel confirmera le 14 juin au sommet de l'Otan.
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