En Australie, le gouvernement a entamé un bras de fer avec Facebook
Canberra veut obliger le géant californien à payer les médias d’information en échange de leurs contenus.
C’est la guerre entre le géant de la tech Californien et les médias d’information australiens depuis la semaine dernière. Aujourd’hui, le gouvernement du pays a même décidé de se passer des services de Facebook pour lancer sa campagne de vaccination contre le Covid-19. Ce n’est pas un problème a estimé le ministre de la Santé, la campagne d’un budget de plus de 16 millions d’euros se fera sur d’autres supports, a assuré Greg Hunt, et il n’y aura rien sur la plateforme californienne.
Une loi trop floue pour Facebook
Le torchon brûle à cause du "Code de conduite" contraignant. Un projet de loi qui vise à obliger les géants de la Tech à payer les medias pour la reprise de leurs contenus d’actualité. Si le texte (actuellement présenté au Sénat) n’est pas appliqué, un arbitre indépendant sera alors désigné, il pourra trancher et décider d’une rémunération. Avec des pénalités financières à la clé. Présenté en décembre dernier aux deux mastodontes Facebook et Google, le projet a été discuté. Mais rien à faire, le réseau social californien campe sur ses positions. Pour lui, cette loi est trop floue. Résultat, jeudi dernier Facebook a bloqué sans prévenir des millions d’internautes qui n’ont pu ni lire ni partager des articles sur la plateforme.
Il faut rappeler que sur les 25 millions d’habitants en Australie, 30% d’entre eux expliquent s’informer via Facebook. Sauf que le réseau social a aussi bloqué plusieurs pages officielles de services de secours comme celle des pompiers ou d’un hôpital pour enfants. Face au tollé, la plateforme les a finalement rétablies mais pas celles des sites d’information. Le gouvernement australien a depuis tenté de nouvelles discussions. Pour l’instant sans succès. En attendant, les fausses informations et les théories complotistes continuent d’alimenter le réseau social.
Un accord entre Google et News Corp
Facebook ne cède pas mais Google a fait machine arrière. Opposé au départ au texte, il a fini par conclure un accord avec le principal groupe de presse australien News Corp, appartenant au milliardaire Rupert Murdoch. Des sommes significatives sans en dire plus, explique Google, seront versées sur plusieurs années aux titres du groupe Murdoch en Australie mais aussi au Royaume-Uni et aux États-Unis. Attention tout de même à ne pas crier victoire trop vite. Ce "Code de conduite" contraignant avait pour objectif de renflouer la presse australienne. Mais la crise sanitaire a déjà eu raison de bon nombre de petites publications locales. La loi risque donc surtout de profiter aux grands groupes de presse et d'affaiblir un peu plus le pluralisme.
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