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Entre l'Irlande du Nord et l'Angleterre, la plus grande ferme éolienne en mer du monde est entrée en action

Tous les jours, dans "Un monde d’avance", un coup de projecteur sur une actualité à l’étranger restée "sous les radars". Aujourd’hui, direction les côtes britanniques avec le démarrage, jeudi, de la plus grande ferme éolienne en mer, au monde.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Marc Four
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Les turbines du parc éolien, près de Newcastle, dans le nord-est de l’Angleterre, le 5 octobre 2017. (WILLIAM EDWARDS / AFP)

La ferme éolienne en mer d’Irlande a démarré jeudi 6 septembre. Elle est immense. Imaginez-vous 87 turbines au total, sur une superficie supérieure à la taille de Paris ? Pour vous donner une autre échelle, c’est l’équivalent de 20 000 terrains de football mis côte à côte ! Les images de ce gigantesque champ d’éoliennes sont très impressionnantes. Le tout est situé à Walney, au large de Barrow in Furness. C’est à 30 kilomètres des côtes anglaises, au nord du pays, entre l’Angleterre et l’Irlande du Nord.

Chaque pale installée sur les turbines fait 120 mètres de diamètre. Pour l'occasion, il a fallu installer 300 kilomètres de câbles sous-marins pour relier le tout au réseau électrique britannique. Depuis jeudi, cet ensemble peut donc fournir 659 mégawatts, soit près de 600 000 foyers. C’est considérable. La construction avait débuté en 2011 et le chantier a été livré dans les délais, s’il-vous-plaît ! Il a été réalisé par le constructeur danois Ørsted et l’allemand Siemens. C’est le résultat d’un choix politique, portée par tous les gouvernements britanniques de ces dernières années.

Le Royaume-Uni en pointe sur ce sujet

Nos voisins sont les leaders dans le monde dans ce domaine. Ils possèdent désormais 1 750 turbines éoliennes offshore : en mer d’Irlande, en mer du Nord, dans l’estuaire de la Tamise aussi. L’éolien produit désormais plus d’électricité que le nucléaire en Grande-Bretagne. Surtout, il est de plus en plus rentable avec des turbines de plus en plus puissantes. Ce que l'on appelle son "coût de rachat" a baissé de moitié en quelques années chez nos voisins. Résultat : à lui seul l’éolien en mer produit 10% de l’électricité au Royaume-Uni.

Ce n’est que le début. Il y a déjà de nouveaux projets encore plus importants que celui de Walney. Ils se trouvent dans le Yorkshire et en Est-Anglie, deux régions situées sur la côte est de l’Angleterre, en mer du Nord.

Ça bouge en Europe, sauf… en France 

Il y a maintenant 11 pays concernés en Europe. Cela veut dire plus de 4 000 turbines au total réparties en une centaine de fermes. En 10 ans, cette source d’énergie a été multipliée par 10 en Europe. Après le Royaume-Uni, il y a l’Allemagne, mais aussi le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique, la Suède, la Norvège, l’Irlande, l’Espagne, etc. Bref tout le monde en Europe sur la côte Atlantique et la mer du Nord, sauf… le Portugal et la France.

Là où nos voisins britanniques possèdent 1 750 turbines en mer, nous n’en possédons aucune, zéro ! Et cela, malgré notre énorme façade maritime. Il y a plusieurs projets, en Normandie, en Bretagne, en Vendée, mais ça avance au ralenti à cause de  retards administratifs, recours judiciaires, opposition des pêcheurs, etc. Du coup, c’est quand même paradoxal, les entreprises françaises, Engie, EDF, investissent désormais dans l’éolien offshore… en Grande-Bretagne !

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