Hong Kong : les autorités offrent 100 000 euros pour localiser des militants pro-démocratie partis à l'étranger
La chasse aux démocrates hongkongais est lancée. Trois ans après la promulgation de la loi de sécurité nationale, le gouvernement local pro-Pékin de l'ancienne colonie britannique offre une récompense d'un million de dollars hongkongais (soit 117 000 euros) pour retrouver huit militants pro-démocratie qui ont fui à l'étranger. Parmi eux se trouve Nathan Law, l’une des figures emblématiques de la révolution hongkongaise contre le pouvoir de Pékin, désormais réfugié politique en Grande-Bretagne.
Aux commandes, on retrouve John Lee, 65 ans, chef de l’exécutif local. Cet ancien policier est l’artisan de la répression des manifestations monstres de 2019 défendant les valeurs démocratiques de Hong Kong. Nommé pour exécuter les ordres du gouvernement central à Pékin qui l’a choisi pour son patriotisme, il a pour mission de poursuivre la répression en dehors des frontières de la Chine, pour retrouver ceux qui sont considérés par les autorités comme des fugitifs et des terroristes et que le régime communiste veut juger.
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Nathan Law, qui fut à l’âge de 23 ans le plus jeune député du parlement local, est dans le collimateur depuis le mouvement des parapluies de 2014. Avec lui sur la liste figurent sept autres personnalités, des militants et un syndicaliste.
Des condamnations américaines
Le dirigeant hongkongais appelle à la collaboration : population, parents et amis peuvent fournir des indices à la police contre une récompense. Se rendre ou avoir peur toute la vie, telle est la menace proférée. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, où sont réfugiés les huit dissidents, condamnent une telle mesure qualifiée de dangereuse.
D'après le département d'État américain, cette mesure extraterritoriale pose un précédent dangereux menaçant les droits humains et les libertés fondamentales des citoyens à travers le monde. Les États-Unis appellent au retrait immédiat de cette promesse de primes, demandent le respect de la souveraineté des États et la fin de l’application internationale de la loi sur la sécurité nationale, promulguée par la chine, qui punit ce que Pékin appelle "la collusion avec les forces étrangères", passible de la prison à vie.
"La répression est transnationale" avertissent les Hongkongais qui sont en exil et qui se sentent menacés par la présence d’informateurs. Londres a d’ailleurs suspendu en 2020 l’accord d'extradition avec son ancienne colonie, lors de l’application de la loi de sécurité nationale imposée à Hong Kong. L’affaire de postes de police clandestins chinois au Canada et en Europe qui serviraient à surveiller les ressortissants chinois et les opposants, ce que dément la chine, a ravivé la crainte des exilés.
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