Inde : la Cour suprême valide l'abrogation de l'autonomie du Cachemire

La Cour suprême indienne a ordonné la tenue d'élections en 2024. Cette décision met fin au statut particulier de cette région.
Article rédigé par Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une manifestation contre la décision de la Cour suprême indienne, de ratacher la région du Cachemire au pays, à Muzaffarabad, au Pakistan. (AMIRUDIN MUGHAL / MAXPPP)

La région du Jammu-et-Cachemire, à majorité musulmane, a acquis le statut de région autonome après l'indépendance de l'Inde en 1947. Le Cachemire a été en réalité découpé en trois. Une partie a été rattachée au Pakistan, une autre à la Chine et la dernière à l'Inde.

Cette partie était connue pour être particulièrement instable avec une insurrection qui a fait des dizaines de milliers de morts pendant des décennies. Et cela jusqu'en 2019. Cette année-là, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a décidé de reprendre la situation en main. C'en est alors fini de l'autonomie limitée, avec des arrestations massives, un bouclage total de la région, la coupure des moyens de communication pendant des mois et la mobilisation de l'armée pour contenir les manifestations.

Une politique de répression validée par la Cour suprême

La Cour suprême avait été saisie par des opposants qui contestaient la reprise en main du Premier ministre Modi. Or, les juges semblent se ranger du côté du pouvoir, pour plusieurs raisons. Elle déclare tout d'abord que la région du Jammu-et-Cachemire est une région comme une autre en Inde et que Narendra Modi a eu raison de mettre fin à son statut de région semi-autonome. Ensuite, comme il s'agit d'une région comme une autre, le pouvoir central doit organiser avant le 30 septembre 2024 des élections locales. Enfin, la Cour suprême donne raison au pouvoir d'avoir agi comme il l'a fait, en 2019, car cela a représenté "un aboutissement du processus d'intégration". En clair, cela signifie que la répression a permis à la région de rentrer dans le rang.

La Cour suprême valide donc la politique de Narendra Modi. Aussitôt le verdict connu, le Premier ministre a immédiatement salué cette décision qu'il a qualifiée "d'historique". C'est "une lueur d'espoir, la promesse d'un avenir meilleur et un témoignage de notre détermination collective à construire une Inde plus forte et plus unie," a affirmé le dirigeant nationaliste hindou sur X (ex-Twitter). Il sait également que sur le sujet, il dispose du soutien de la population dans le reste du pays.

Les opposants à Narendra Modi qui avaient saisi la Cour suprême ont reconnu leur défaite institutionnelle. Mais la population du Cachemire pourrait encore se faire entendre. En 2023, un peu plus de 120 personnes ont été tuées, notamment des insurgés qui continuent de contester l'autorité indienne.

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