En Belgique, le vélo est désormais deuxième mode de transport pour se rendre au travail
C'est la conclusion d'un rapport du Service public fédéral belge publié mardi. Le vélo devance désormais les transports en commun.
C'est une évolution de société qui saute aux yeux dans les villes. Et l'enquête des pouvoirs publics belges confirme, par les chiffres, cette sensation empirique et visuelle. En Belgique, 14% des salariés utilisent désormais le vélo pour se rendre au travail. Et la hausse est régulière, il y a quatre ans ils étaient de 11%. C'est la conclusion du rapport du Service public fédéral (SPF) mobilité et transports. Les principaux chiffres ont été rendus publics lundi 6 février, le rapport complet sera dévoilé mardi. Il concerne toutes les sociétés comptant au moins 100 employés, qu'elles soient publiques ou privées. Certes, la voiture reste et de loin le moyen de transport privilégié : 64% des salariés privilégient les quatre roues. Mais cette part diminue progressivement tandis que la part des transports en commun (train 9%, métro bus ou tram 6%) ne bouge pas. Donc seul le vélo progresse. Autre enseignement du rapport : une grosse différence selon les régions de Belgique. Le vélo fait un tabac en Flandre (il est utilisé par 20% des salariés pour se rendre au travail) mais il est délaissé en Wallonie (2% seulement). Au milieu, la région de Bruxelles-Capitale : 7% des salariés concernés.
14% de salariés "vélotafeurs"
En Wallonie, où la voiture continue de tout écraser, trois raisons expliquent le faible recours au vélo : le sous-développement du réseau de pistes cyclables, la géographie plus accidentée, et la moindre densité urbaine. En Flandre, à l'inverse, c'est plus urbain, plus plat. Il y a davantage de pistes cyclables et sans doute aussi une influence culturelle des Pays-Bas voisins où le vélo est très populaire.
Enfin, dans la capitale Bruxelles, le fait marquant, c'est le déclin de la voiture. La baisse est régulière depuis 15 ans. Désormais, un tiers seulement des travailleurs de la région Bruxelles-Capitale utilisent la voiture pour se rendre au travail. Les transports en commun arrivent désormais en tête devant la voiture. A fortiori pour les salariés qui travaillent dans le centre-ville : 60% d'entre eux se rendent au travail en métro, en tram, en bus ou en train. Mais c'est bien le vélo qui progresse le plus rapidement à Bruxelles depuis quatre ans.
Une politique volontariste des entreprises
Globalement, la pandémie, expliquent les autorités belges, a réduit l'attrait des transports en commun par crainte d'attraper le virus. Mais elle a aussi conduit à la diminution de tous les déplacements, avec l'essor du télétravail. En Belgique, 40% des salariés font désormais du télétravail au moins un jour par semaine. C'est quatre fois plus qu'avant. Il y a donc une autre raison à cet essor des vélotafeurs, comme on dit en France, les travailleurs cyclistes, comme on dit en Belgique : c'est la politique volontariste des entreprises. 95% des employeurs proposent désormais une indemnité kilométrique pour les utilisateurs de deux-roues. En moyenne, 25 centimes d'euro le kilomètre, ce n'est pas rien. Le nombre de salariés à bénéficier de ces aides a augmenté de 55% en cinq ans. Coût total : plus de 100 millions d'euros. 73% des entreprises proposent également des parkings couverts. Quand on compare avec la France, on se dit que chez nous, il y a un peu de retard à l'allumage.
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