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Mali : les militaires au pouvoir obtiennent le départ de la mission des Nations unies

Le Conseil de sécurité de l'ONU a entériné la fin du mandat de la Minusma. Les Casques bleus ont jusqu'à la fin de l'année pour quitter le Mali.
Article rédigé par Eric Biegala
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Les derniers casques bleus devraient avoir quitté le Mali d'ici la fin de l'année. (SEYLLOU / AFP)

Vendredi 30 juin, le conseil de sécurité de l'ONU a voté à l'unanimité la fin du mandat de la Minusma, la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali. La junte militaire, au pouvoir à Bamako depuis 2021, avait instamment demandé, le 16 juin dernier, la fin du mandat onusien... laissant le champ libre au groupe Wagner. Les derniers Casques bleus devraient avoir quitté le pays d'ici la fin de l'année. Jusqu'au bout, le Mali (appuyé au Conseil de sécurité par la Russie, dont les mercenaires du groupe Wagner épaulent la junte sur place) avait demandé d'accélérer ce retrait du contingent onusien, de le précipiter, en trois mois.

C’était totalement irréaliste, ont répondu les fonctionnaires onusiens. La France avait mis dix mois pour évacuer du Mali sa force Barkhane, en 2022 et elle n'avait sur place que 3 000 hommes. Les Casques bleus de l'ONU sont, eux, plus de 14 000, militaires, policiers et civils, issus de 60 pays différents. Un tel casse-tête logistique ne pouvait être résolu en trois mois.

La junte au pouvoir appuyée par Wagner

Le massacre de Moura, un détonateur

Concrètement, c'est un rapport du Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU publié le 20 mai 2023 qui, pour la junte, a fait déborder le vase. Basé sur près de 200 témoignages directs, ce rapport dénonçait un véritable massacre commis par les Forces armées malienne et les hommes de Wagner dans le bourg de Moura, dans le centre du pays, en mars 2022. Près de 500 civils avaient été passés par les armes, les hélicoptères russes n'hésitant pas à bombarder le marché de Moura.

La mort des accords d'Alger

Les manières de faire de Wagner, ressemblent beaucoup, au Mali, à ce que les mercenaires russes pratiquaient déjà en Syrie : bombardements aériens sans aucune attention portée aux civils, exécutions systématiques de tous les suspects de djihadisme (tous les hommes portant la barbe). Cela risque de jeter les populations victimes de ces exactions dans les bras des groupes armés terroristes.

Quant aux ex-rebelles Touaregs, ils sont désormais privés de l'intermédiaire qu'étaient les casques bleus dans leurs échanges avec le pouvoir à Bamako. La semaine dernière les Touaregs du nord-malien indiquaient qu'un départ des Nations-Unies signifiait "la mort des accords d'Alger" et, dans le même temps, une possible reprise des affrontements avec le pouvoir central.

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