New York devient la ville plus chère du monde
C'est la conclusion de la très sérieuse étude mondiale du coût de la vie du magazine britannique "The Economist", étude annuelle publiée jeudi. L'inflation frappe toutes les grandes villes dans le monde.
Cela peut paraître étonnant, mais c'est une première pour la grande métropole américaine de huit millions d'habitants – 20 millions si on compte la totalité de l'agglomération. New York n'était jamais arrivée en tête. Pour être précis, la ville de la côte Est des Etats-Unis partage cette place avec Singapour, en Asie. Mais Singapour, c'est une habitude. Cela fait plusieurs années que la vie est extrêmement chère dans cette cité-Etat de 6 millions d'habitants.
Le rapport de The Economist confirme surtout de façon statistique ce que tout le monde vit au quotidien en faisant ses courses : le coût de la vie a augmenté partout dans le monde. Une augmentation de 8% en moyenne dans les 172 villes étudiées. C'est la hausse la plus forte depuis 20 ans. Sans surprise, les augmentations les plus élevées concernent l'essence (+22%), les tarifs de l'électricité et du gaz (+11%) et enfin l'alimentation. Les explications, on les connait bien : la suite de la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, avec dans les deux cas un impact majeur sur le commerce mondial et donc les chaines d'approvisionnement.
L'impact du dollar fort
Si New York est en tête, c'est en raison du niveau du dollar ces derniers mois. La monnaie américaine reste une valeur refuge dans les périodes de crise internationale comme aujourd'hui. Conséquence : en valeur absolue, le coût de la vie augmente encore plus dans toutes les grandes métropoles américaines. Ça ne vaut pas seulement pour New York, Los Angeles se retrouve quatrième de ce classement, San Francisco huitième. D'autres villes comme Atlanta ou Boston progressent aussi fortement dans ce classement.
L'autre pays où le coût de la vie explose, et pour de tout autres raisons, c'est la Russie. Moscou et Saint Petersbourg restent moins chères en valeur absolue, classées respectivement 37e et 73e. Mais ce sont les deux villes où la situation s'est le plus dégradée, avec une hausse des prix moyenne entre 17 et 20%. Pas besoin d'expliquer pourquoi.
À l'inverse, plusieurs grandes villes asiatiques et européennes reculent dans ce classement. C'est le cas de Tokyo et Osaka, au Japon : le niveau du ye, la monnaie japonaise, est assez bas. Les grandes villes européennes reculent aussi, par exemple Paris, désormais neuvième ville la plus chère au monde (la capitale française était quatrième en 2021). Ça peut surprendre, mais là aussi c'est l'effet des taux de change : l'euro est bas, donc en valeur absolue, le coût de la vie diminue. Simplement ça ne change rien pour les habitants ; c'est juste moins cher quand on vient d'ailleurs. Une précision, Kiev en Ukraine n'a pas été évaluée : trop compliqué.
L'espoir d'une inflation moins forte en 2023
Autre surprise, le rapport est relativement optimiste pour l'année qui vient; il est même assez catégorique : "Il y a de bonnes nouvelles devant nous." C'est la formule employée. Alors attention, précise The Economist, l'inflation va continuer, mais elle va ralentir. Aussi bien pour l'alimentation que pour l'énergie. Les cours devraient se stabiliser davantage, en partie en raison de la hausse des taux d'intérêt. Sauf, précise le rapport, sauf en cas d'escalade de la guerre en Ukraine.
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