Présidentielle américaine 2024 : le colistier de Kamala Harris, anciennement soutenu par la NRA, et son rapport aux armes à feu

Tim Walz, le colistier choisi par la démocrate Kamala Harris, présente un profil assez différent de la candidate californienne, afin de rassurer une partie de l'électorat. Cet ancien professeur de lycée et militaire a même été soutenu par la NRA à une époque.
Article rédigé par Julie Pietri
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Kamala Harris avec le gouverneur du Minnesota et candidat à la vice-présidence Tim Walz, lors d'un rassemblement électoral à Las Vegas, le 10 août 2024. (RONDA CHURCHILL / AFP)

Tim Walz, le colistier que Kamala Harris a nommé pour la seconder en cas d'élection aux présidentielles américaines, est censé séduire et rassurer l'Amérique rurale. Il est passionné de chasse, aime les armes à feu et a servi pendant plus de 20 ans dans la Garde nationale. Bien connu de la NRA (la National Rifle Association), le puissant lobby des armes à feu aux États-Unis, il en a été à une époque un membre actif très apprécié. L'association distribue d'ailleurs des notes aux personnalités politiques, et Tim Walz a déjà obtenu un A. Un très bon élève donc.

Défenseur acharné au Congrés du deuxième amendement, qui garantit à tout citoyen américain le droit de détenir des armes et de former des milices, Tim Walz aimait bien dans le passé porter une casquette style camouflage, avec l'inscription "approuvé par la NRA", raconte le Washington Post. Et en 2016, un magazine spécialisé le nomme parmi les 20 meilleurs politiciens "pour défendre la cause", il est alors le seul démocrate du classement.

Un revirement face aux tueries de masse

Mais il est passé de supporter de la NRA au statut d'ennemi pour l'association. Ce qui semble avoir joué un rôle très important dans ce revirement sont les tueries de masse. Lors de la fusillade à l'école primaire Sandy Hook en 2012, 20 enfants avaient trouvé la mort, en plus de six adultes. Tim Walz s'était alors interrogé publiquement dans la presse sur l'accès aux fusils d'assaut. Puis en 2017, à Las Vegas, un retraité avait tiré sur les spectateurs d'un festival de musique, faisant 60 morts et des centaines de blessés.

Et en 2018, la rupture entre l'homme politique et le lobby des armes à feux semble complète, quand il explique que la NRA est le principal obstacle à la lutte contre la violence armée en Amérique. Alors qu'il avait reçu 18 000 dollars du lobby, il choisit de les reverser à des œuvres caritatives. Et depuis qu'il est gouverneur du Minnesota, il fait voter des mesures plus restrictives : vérification des antécédents avant d'acheter une arme, retrait des armes aux personnalités jugées dangereuses. "J’ai obtenu une note A de la NRA lors de mon premier mandat au Congrès. Maintenant, je n’ai que des F, et je dors très bien", dit-il.

La NRA vent debout derrière Donald Trump

La NRA défend donc sans surprise Donald Trump dans cette campagne présidentielle. C'est le champion du lobby et la NRA s'en prend ouvertement au "ticket" Harris-Walz. Elle les qualifie sur les réseaux sociaux de "radicaux" qui "veulent confisquer massivement les armes", et Tim Walz est devenu "le traître".

Si Tim Walz aimait porter une casquette camouflage, c'est toujours le cas. Mais plus avec le même slogan. Maintenant, c'est une broderie orange "Harris / Walz" écrit en gros. Cette casquette a été dupliquée et vendue sur la boutique officielle de la campagne Harris. Présentée comme le "plus iconique des chapeaux politiques" des États-Unis, elle s'écoule à 40 dollars pièce. Un million de dollars a déjà été récolté pour la campagne, grâce à cette casquette.

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