Présidentielle aux États-Unis : Tim Walz n'est "vraiment pas celui qu'on attendait" comme colistier de Kamala Harris, estime un spécialiste

Tim Walz n'est "vraiment pas celui qu'on attendait" comme colistier de Kamala Harris, estime, sur franceinfo, mercredi 7 août, Lauric Henneton, historien, spécialiste de la politique américaine, maître de conférence à l'université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines. La candidate démocrate a choisi, mardi, le gouverneur du Minnesota pour compléter son "ticket" pour l'élection présidentielle américaine. Cet ancien professeur et entraîneur de football américain est "le chouchou de toute la gauche, des éditorialistes, des réseaux sociaux, mais aussi d'un certain nombre de personnes du Congrès influentes, comme l'ancienne speaker de la Chambre, Nancy Pelosi", poursuit le chercheur.

C'est aussi "un gars du Midwest" qui n'a "pas vraiment le profil du démocrate des côtes, comme Kamal Harris, qui est de San Francisco", souligne Lauric Henneton. Pour lui, ce choix, plutôt que Josh Shapiro ou Mark Kelly, est "habile parce que ça parle à des électeurs qui ne sont pas des électeurs démocrates habituels", "notamment dans les États clés".

Tim Waltz peut parler à "l'Amérique blanche, rurale, mais aussi l'Amérique des petites villes, l'Amérique des campagnes, c'est-à-dire ce qu'on appelle aussi le 'flyover country', c'est-à-dire le pays au-dessus duquel on vole entre les côtes, qui se sent oublié et méprisé par les élites démocrates des grandes villes", détaille-t-il.

Un profil qui permet contre les arguments républicains 

Le colistier de Kamala Harris se présente notamment comme un "chasseur", ce qui montre que "les démocrates ne sont pas les ennemis des armes", analyse le spécialiste de l'histoire des États-Unis. Un profil qui peut permettre de contrer les arguments des républicains qui disent qu'"ils veulent vous retirer vos armes", selon lui.

En revanche, les républicains peuvent utiliser "la sécurité, le désordre, le chaos" comme "principale ligne d'attaque" contre Tim Walz qui était déjà gouverneur du Minnesota lors des émeutes qui ont suivi la mort de George Floyd en 2020. "Ça rejoint un petit peu le côté laxiste" imputé aux démocrates par les républicains, souligne Lauric Henneton.