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Pression sur les médias, liens avec la Russie, sentiment antifrançais... Le Burkina Faso, copier-coller de son voisin malien

Tout ce qui se passe au Mali depuis deux ans finit par se produire aussi Burkina Faso. Dernier exemple en date : la pression exercée par les autorités sur les médias.
Article rédigé par franceinfo - Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme vend des journaux dans une rue de Ouagadougou, le 5 octobre 2022. (ISSOUF SANOGO / AFP)

Au Burkina Faso, la situation ressemble de plus en plus au scénario malien. L'alerte est lancée en tout cas par les organisations professionnelles de médias. Dans un communiqué, ces dernières déplorent "la volonté des autorités de contrôler l'information dans le pays". Les pressions semblent être de plus en plus fortes, les menaces des autorités plus visibles. Les journalistes parlent même de terreur exercée sur eux par des groupuscules instrumentalisés au sein de la population. 

C'est bien simple : dire une vérité qui déplaît est un crime qui peut entraîner la suspension d'un média, sans autre forme de procès. Cela s'est vérifié le 3 décembre dernier, lorsque les autorités militaires du pays ont ordonné la suspension immédiate de RFI, Radio France internationale, reprochant à la station d'avoir relayé un "message d'intimidation" attribué à un "chef terroriste". Le communiqué dénonce également de violents propos relayés sur les réseaux sociaux, notamment des "menaces de mort" visant des journalistes.

La situation se dégrade, de la même façon qu'elle s'est dégradée au Mali depuis ces deux dernières années, avec la suspension de RFI et une pression sur les journalistes. Les méthodes des militaires maliens semblent s'exporter avec quelques mois de retard dans le pays voisin. 

La présence étrangère en question

Ce copier-coller des méthodes maliennes se retrouve dans plusieurs domaines. La semaine dernière, c'est la question de la possible présence du groupe paramilitaire russe Wagner sur le sol du Burkina Faso qui a occupé les esprits. L'information a été donnée par le président ghanéen et jugée grave et inexacte par les autorités burkinabées. Le même scénario qu'au Mali il y a quelques mois.

>> Des drapeaux russes au Burkina Faso à Wagner : la propagande complotiste russe sur le continent africain

À la rentrée, on se souvient des tensions et des manifestations antifrançaises à Ouagadougou. Les mêmes ont eu lieu à Bamako au moment des deux putschs. Mais on peut ajouter aussi les déplacements en Russie de dirigeants burkinabés, tout comme cela a été le cas au Mali avec le nouveau pouvoir. 

Tout ce qui se passe au Mali se passe au Burkina Faso, y compris, le débat sur la présence française dans les deux pays. Au Mali, les militaires de l'opération Barkhane ont quitté le territoire. Au Burkina, la question est posée concernant la présence des forces spéciales basées en périphérie de la capitale Ouagadougou. 

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