Ukraine : Volodymyr Zelensky se réconforte auprès des pays nordiques, après sa visite aux Etats-Unis et avant un Sommet européen crucial
"La chaleureuse bienvenue" : "Den varme velkomsten", c'est comme ça qu'on dit en norvégien. Et c'est avec cette phrase que le Premier ministre norvégien a accueilli Volodymyr Zelensky, mercredi 13 décembre, avant de poursuivre en déclarant : "La Norvège continue à soutenir le combat de l'Ukraine pour sa défense". Une vision que partage la Norvège avec la Suède, le Danemark, la Finlande et l'Islande. Il faut dire que la Finlande, par exemple, dispose de plus de 1 300 kilomètres de frontière avec la Russie et que le pays se méfie de ce voisin belliqueux.
Et pour comprendre l'engagement des pays du Nord, on peut rappeler que la Norvège a consenti en début d'année une aide pluriannuelle civile et militaire de 6,8 milliards d'euros à l'Ukraine sur la période 2023-2027. Ce pays scandinave et le Danemark voisin ont donné notamment des chars, des canons et des munitions et promis qu'ils fourniraient des chasseurs F-16 à l'Ukraine qui demande de tels appareils avec insistance. Enfin, en annonçant une nouvelle aide militaire sous forme d'équipements d'un montant d'environ 190 millions d'euros, la Suède a quant à elle confirmé qu'il réfléchissait aussi à l'envoi d'avions de chasse de type Gripen.
Une lettre ouverte dans la presse américaine
Cette étape de Volodymyr Zelensky à Oslo permet de recentrer le débat alors que les Américains sont divisés sur l'aide à apporter. Pour le président ukrainien, cela fait du bien de retrouver de réels alliés, voire des amis. Dans une lettre ouverte publiée dans le Financial Times, les cinq dirigeants nordiques ont fait valoir que contre la Russie, l'Ukraine ne peut se défendre qu'avec des mots, et que la guerre ne se gagne pas sans armes. Et d'enfoncer le clou en expliquant que ce n'est pas le moment de faiblir dans l'aide apportée. Un message qui arrive donc alors que de l'autre côté de l'Atlantique, l'engagement est plus incertain. Les Etats-Unis, après avoir versé 110 milliards de dollars, ont du mal à approuver une rallonge de 61 milliards. Le Congrès américain est divisé sur le sujet et notamment pour des raisons de politique intérieure.
Et ce soutien nordique arrive aussi à un moment clé, parce que jeudi et vendredi, ce sont les Européens qui vont se pencher sur le sujet. Au menu du Sommet européen qui va se dérouler à Bruxelles, l'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE et l'approbation d'une aide européenne de 50 milliards d'euros sous forme de dons et de prêts en faveur de l'Ukraine. Si l'on met de côté le chantage de la Hongrie qui monnaie son soutien, la tendance est plutôt à ne pas lâcher l'Ukraine. La France, l'Allemagne, et même la Pologne qui vient de changer de Premier ministre, tous ces pays disent que l'Europe doit être au rendez-vous. Emmanuel Macron, le président français, a même parlé de "soutien entier et durable".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.