Vers une allocation d'autonomie pour les jeunes ?
Un paradoxe qui s'explique par le fait que la France a une
conception assez latine de nos politiques envers les jeunes, explique Cécile
Van de Velde, sociologue, marraine de l'Observatoire de la jeunesse solidaire. "Jusqu'ici nous avons privilégié la famille et un peu moins
l'Etat, beaucoup moins l'emploi et l'emprunt pour financer les études ou les
périodes de précarité. Mais de plus en plus, le poids de la famille dans la
réussite scolaire ou sociale augmente. "
Agir vite
Chez les jeunes en situation de rupture familiale on observe
un arrêt des études, des situations de chutes sociales. Il est donc important d'agir. "La réponse est politique. Est-ce que l'on privilégie l'Etat avec des
aides versées de façon universelle dès 18 ans ou est-ce que l'on répond de
façon libérale en valorisant l'individu lui-même, en privilégiant l'emprunt et
l'emploi ? Mais rester sans réponse, c'est privilégier l'héritage
contre le mérite. "
Des projets en cours
La ministre de l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso,
envisage une allocation d'autonomie étudiante. Actuellement, une revalorisation
des bourses étudiantes a été annoncée en juillet, ainsi qu'une bourse spéciale
pour les étudiants en rupture familiale.
Pour les non étudiants, la garantie jeune est à l'essai. Elle
concernerait les jeunes précaires de 18 à 25 ans, sans formation et sans
emploi.
En Europe
Le Nord de l'Europe est régulièrement cité comme exemple car
ils ont réussi avec une allocation d'autonomie versée à tous les étudiants.
Cela permet un passage de la famille vers l'Etat à partir de 18 ans. Les jeunes
prennent leur indépendance et confiance en l'avenir car les études sont aidées et
cela permet de rebondir en cas d'échec. Mais en France, un tel système coûterait
très cher.
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