Cet article date de plus de sept ans.

Des selfies contre le harcèlement de rue

Le projet d'une étudiante néerlandaise relance la problématique récurrente du harcèlement de rue dont sont victimes les femmes au quotidien.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Rozec
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le compte @dearcatcallers sur Instagram. (CAPTURE D'ECRAN INSTAGRAM)

C'est un sujet qui, de façon récurrente, agite le web : le harcèlement de rue, cette nuisance connue uniquement des femmes, qui consiste en devoir supporter, régulièrement - pour ce qui est des grandes villes - les commentaires, les sifflets, les interactions non-sollicitées avec des messieurs d'une finesse tout à fait discutable.

Ne supportant plus vraiment ces comportements qui lui sautaient au visage dans les rues d'Amsterdam, la jeune étudiante néerlandaise Noa Jansma a décidé d'en faire quelque chose. Moitié projet artistique, moitié manifeste, le compte dearcatcallers ("chers harceleurs de rue"), sur Instagram fut sa réponse. 

slowly following me 2 streets shouting "sexy!" and "wanna come in my car?" #dearcatcallers

Une publication partagée par dearcatcallers (@dearcatcallers) le

Le concept est très simple. Dès qu'elle le pouvait, si elle ne se sentait pas en danger, Noa Jansma prenait, tout au long du mois de septembre, une photo de ses harceleurs. Non pas à leur insu, mais très ouvertement, en posant avec eux. C'est sans doute, avec le nombre impressionnant de photos en un petit mois seulement, l'un des aspects les plus déprimants du projet : ils sourient. Presque tous. Car, explique Noa Jansma, ils trouvent leur attitude tout à fait normale. 

A ce constat douloureux s'ajoute la diversité des profils des harceleurs qui sont jeunes, vieux, seuls, en groupes, de toutes origines, bref, des monsieur Tout-le-monde qu'on retrouve certainement à Paris, Berlin, Londres ou Madrid. C'est d'ailleurs dans cette idée que, vu le succès de l'initiative, Noa Jansma a décidé de passer le flambeau de dearcatcallers à d'autres femmes dans le monde, histoire de bien montrer l'ampleur quasi-universelle du problème.

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