Vous en parlerez aujourd'hui. Richard Ferrand veut mettre à l'amende les garnements de l'Assemblée nationale
Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui : le courrier adressé par le président de l'Assemblée nationale aux députés pour siffler la fin des chahuts et autres entorses au règlement.
Le président de l’Assemblée nationale n’en peut plus. Élu depuis deux mois et deux jours, il ne supporte plus l’ambiance collégienne des débats dans l’hémicycle et il n’a donc pas hésité à écrire à ses 577 collègues. Une lettre de deux pages dans laquelle Ferrand menace les députés de sanctions envers ceux qui troublent un orateur, il parle même de chahut et d’invectives, limite s'il ne rajoute pas derrière "ça doit cesser ventrebleu". Oui, Richard Ferrand adore Les Choristes… Et apparemment l’Assemblée serait devenue l’antre de l’anarchie, comme l’expliquait récemment Jean-Michel Blanquer courroucé par les interruptions des députés de l’opposition.
En fait, Richard Ferrand s’inquiète de l’image donnée par le parlement et notamment lors des questions au gouvernement le mercredi. Retransmis par LCP et rassemblant 200 000 téléspectateurs, l’Assemblée serait devenue une cours de récré durant les derniers débats.
"Ni un campus, ni un camping"
Fini les pancartes ou les problèmes de tenues vestimentaires, ça c’est pour les Insoumis – on se souvient de François Ruffin écopant d’une amende pour port du maillot de foot à la tribune… Plus étonnant, le président de l’Assemblée nationale écrit que l’hémicycle n’est "ni un campus, ni un camping". Apparemment beaucoup de députés s’installeraient dans l’hémicycle avec de grosses affaires et des sacs volumineux. Vu que les débats vont être longs, faut s’organiser. Quand les discussions s’allongent à l’Assemblée nationale, il est courant d’entendre cette phrase : n’hésite pas à passer dans ma tente pour boire un coup.
Des incartades, des pancartes, un camping, l’Assemblée nationale serait-elle la nouvelle Babylone ? On comprend pourquoi 200 000 téléspectateurs suivent les débats avec passion, ils attendent l’orgie en pleine après-midi.
C’est vrai qu’on en a vu des députés s’exciter, hurler, d’autres avoir des comportements sexistes dès qu’une femme prenait la parole. Face à ce genre d’attitude, il y a un certain nombre de sanctions et notamment financière, ça peut aller jusqu’à 2 800 euros amendes.
Dernière chose, Richard Ferrand proscrit l’usage du téléphone portable. Avec les réseaux sociaux, ils sont nombreux, les parlementaires, à photographier et à filmer pendant la séance… Mais comment faire à ce moment-là pour commander un Deliveroo, pourraient répliquer les députés… Un rappel à l’ordre pour tous, mais les agitateurs de l’hémicycle le respecteront-ils ou marcheront-ils dans les pas de leur maître ?
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