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Vous en parlerez aujourd'hui. Amboise, histoire d'un emballement sécuritaire

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, les habitants d'Amboise ont failli recevoir la consigne de laisser leurs fenêtres fermées pour la visite présidentielle.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron prend un bain de foule sous la surveillance de ses gardes du corps, le 14 juillet 2017 à Paris (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / POOL)

Depuis lundi 29 avril, les habitants d'Amboise se demandent s’ils vont pouvoir ouvrir leurs fenêtres lors de la rencontre entre les présidents français et italien. La mairie et la préfecture se renvoient la balle concernant la responsabilité de cet emportement sécuritaire. 

Léonard de Vinci est-il un black block  ? On peut s’interroger tant l’affaire d’Amboise est allée loin. À la base, on est sur du archi-classique : Emmanuel et Brigitte Macron reçoivent demain à Amboise le président italien Sergio Mattarella. L’idée est d’aller s’incliner sur la tombe de Léonard de Vinci, disparu il y a 500 ans, avec en prime, une petite visite du château de Chambord. Ambiance diplomatie, patrimoine et car Suzanne, classique on vous dit ! Visite présidentielle oblige, la petite ville de 12 700 habitants se retrouve avec d’importantes restrictions de stationnement, de circulation et de déplacement pour les riverains.

Fermons la fenêtre et laissons les volets clos...

Cela irait même plus loin que cela, selon le journal La nouvelle République : la mairie d’Amboise a annoncé, en conférence de presse le 29 avril, qu’elle prévoyait de prendre un arrêté interdisant aux Amboisiens d’ouvrir leurs fenêtres ou d’aller sur leur balcon, en cas de proximité immédiate avec les sites visités. En gros, si la police vous voit avec un arrosoir sur votre balcon au moment où passe le président, le GIGN intervient. Et si en plus vous portez un tee-shirt jaune, là on passe en alerte nucléaire !

On dénonce une dérive monarchique, on détourne des photos et Nicolas Dupont-Aignan, l’homme qui dit partout qu’il ne peut plus rien dire – mais au fait au final que dit-il ? On ne sait plus – sabre sur twitter avec ce message : "Amboise en état de siège, interdiction de se mettre aux fenêtres. Le président a peur de son peuple". La tension monte au bord de la Loire, fenêtres ouvertes, fenêtres fermées, le pays se divise une nouvelle fois, mais alors que penser de ceux qui ont du double vitrage ? Finalement, on apprend par la préfecture que l’arrêté ne sera pas pris. Qu’il s’agissait d’une piste de travail évoquée, en effet, par le maire lors d’une réunion à l’exemple de la visite récente du président chinois Xi Jinping à Nice, où les fenêtres étaient fermées sur son passage.

Qui est responsable de cette idée ?

L’édile d’Amboise se serait un peu égaré et l’ambiance sécuritaire de ce début de mai l’aurait poussé à prendre un arrêté excessif. Mais pas seulement, puisque contactée par Libération, la municipalité assure que l’idée d’une interdiction de paraître aux fenêtres émanait de la préfecture. Qui dit vrai, qui dit faux ? Chacun se renvoie la balle mais nul n’est capable de répondre à la vrai question : au fait, elle voit quoi la Joconde depuis sa fenêtre ?  

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